Couverture sociale des médecins libéraux: voici pourquoi les bases de cotisation font polémique

Les médecins libéraux appellent, entre autres, à la révision de la grille des tarifs de référence (photo d'illustration).

Les médecins libéraux appellent, entre autres, à la révision de la grille des tarifs de référence (photo d'illustration). . Canva

Les médecins du secteur privé rejettent le montant des cotisations qu’ils doivent payer pour bénéficier de l’Assurance maladie des indépendants (AMI). Ces cotisations, basées sur un revenu forfaitaire correspondant à 4 fois le SMIG pour les généralistes et à 5,5 fois le SMIG pour les spécialistes, font polémique. Voici pourquoi.

Le 03/12/2021 à 09h04

Le débat autour de la couverture sociale des médecins libéraux refait surface. Suite à l’adoption, par le gouvernement, du décret portant sur la détermination de leur revenu tarifaire, base de calcul des cotisations, quatre syndicats représentant les médecins libéraux sont montés au créneau pour dénoncer ces montants de cotisation.

Ainsi, dans une lettre adressée au chef du gouvernement, ces quatre syndicats, le collège syndical national des médecins spécialistes privés (CSNMSP), le Syndicat national de médecine générale (SNMG), le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNML) et l'Association nationale des cliniques privées (ANCP), ont exprimé, tout d’abord, leur surprise quant aux "différents taux de bases de cotisations", imposées aux professions libérales, qui ne tiennent pas compte du "principe d’équité entre les adhérents, comme stipulé dans la loi 15-98 (relative au régime de l'assurance maladie obligatoire de base pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale)".

Ils ont également fait observer qu’aucune mesure incitative d’accompagnement pour les médecins libéraux n’a été prise, rappelant dans ce sens que "lors d’une réunion entre les syndicats des médecins et les responsables du dossier [notamment, le ministère de la Santé, celui du Travail, l’Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), il a été acté que des incitations sous forme de réduction du montant de la cotisation due, seraient mises en place dès le démarrage du processus".

Contacté par Le360, le Dr Tayeb Hamdi, président du SNMG, explique que pour bénéficier de l’assurance maladie des indépendants (AMI), les médecins doivent cotiser, sur la base d’un revenu forfaitaire (le SMIG multiplié par 4 pour les généralistes et à 5,5 pour les spécialistes), à hauteur d’un taux de 6,37% pour la couverture médicale et à hauteur de 10% pour la retraite.

"Nous estimons que notre secteur a été fortement taxé étant donné que les autres professions libérales sont tenues de payer des cotisations annuelles inférieures à la nôtre. Par exemple, le gouvernement a retenu un revenu forfaitaire de 3 fois le SMIG pour les chirurgiens dentistes, les architectes, les notaires et les pharmaciens. Nous réclamons ainsi que l’exécutif instaure un taux harmonisé avec les autres professions", insiste ce médecin, qui rappelle que le gouvernement s’est inspiré du modèle tunisien ayant identifié toutes les professions libérales, fixant pour chacune un revenu forfaitaire, en l’absence d’un système déclaratif.

"Ce revenu forfaitaire (imposé à notre profession) ne tient pas compte des bénéfices réellement perçus des médecins, notamment ceux en début de carrière. D’où l’importance de l’adoption d’un barème de progressivité des cotisations, que ce soit, d’ailleurs, en début de parcours des jeunes médecins installés ou après l’âge légal de la retraite", poursuit le Dr Tayeb Hamdi.

Ce président du Syndicat national de médecine générale fait aussi observer que "les médecins libéraux ont participé à la réussite de l’AMO", ajoutant qu’ils collaborent "d’une manière volontaire et citoyenne", avec la CNOPS et la CNSS et qu’ils s’engagent, depuis le début, à les aider dans "la maîtrise médicalisée des dépenses, sans contrepartie".

C’est pourquoi les médecins libéraux s’attendent à des mesures incitatives, notamment la prise en charge par la CNSS de 50% des charges de l'AMI à l'adhésion des médecins aux conventions. Il est aussi question du lancement de nouvelles négociations, dans les plus brefs délais, entre l’ANAM, les caisses d’assurance et les syndicats des médecins libéraux pour le renouvellement des conventions censées être rediscutées tous les 3 ans, mais qui n'ont pas été actualisées depuis 2006. Ces négociations permettront d'en redéfinir les termes, pour y inclure les devoirs et droits de toutes les parties avec les contreparties qui s'imposent pour des conventions justes et égalitaires.

Par Hajar Kharroubi
Le 03/12/2021 à 09h04

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VOS RÉACTIONS

On oubli que les fac des medecines sont gratuites payer par ce pauvre contribuable. Et puis on a pas oublie votre lachete au debut de la Covid.

Monsieur Laâyoune, Sans les maçons, les électriciens, les plombiers, les éboueurs, .......sans évoquer d'autres métiers à col blanc....... Tu ferais quoi?

Je suis estomaquée de constater que les médecins et les cliniques privées se plaindre, alors qu’ils doivent normalement être les premiers à s’inscrire dans cet élan national qui va augmenter leurs revenus. Franchement 4 fois le SMIG qui est à peine à 1800Dh est 5,5 fois pour les spécialistes s’est rien vu les revenus mirobolants des médecins et des spécialistes. Bien sûr, les revenus différents selon les médecins et dans ce cas, il faut baser la cotisation sur les revenus réels en installant chez tous les médecins des machines contrôlées et faire des vérifications permanentes des revenus. C’est une honte de voir la catégorie la mieux nantie du pays se plaindre. Aucun civisme, aucune solidarité et aucune citoyenneté réelle.

les cotisations du secteur libéral doivent etre taxées sur la base des revenus déclarés aux impots avec des taux adaptés à ces revenus.------- Exemple France pour les medecins : Cotisation prise en charge par la CPAM sur base de 100% , 75% ou 60% selon les revenus du Médecin. Pour les revenus compris entre 44 250 € et 57 590 € (entre 110 % et 140 % du Pass 2021), le taux augmente progressivement entre 0% et 3,10 %. Pour les revenus supérieurs à 57 590 €, le taux reste fixé à 3,10 %.

On met tous les médecins dans le même paquet: il y en a qui sont miliardaires et d'autres qui n'arrivent pas à payer leur loyer !

Les pauvres Médecins, toujours à plaindre

Et toi sans les malades tu ferais quoi.

sans LES MEDECINS tu ferais quoi?

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