L’enquête menée par le Bureau national de la police judiciaire (BNPJ) sur l’assassinat par erreur d’un jeune étudiant en médecine dans le café La Crème de Marrakech, abattu par balles le 2 novembre dernier par deux hommes de main néerlandais, actuellement sous les verrous, n’en finit pas de faire de surprenantes révélations.
Il y a tout d’abord cette affaire de 18 éléments de la gendarmerie royale que rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison de ce week-end des 6-7 janvier, récemment arrêtés et actuellement soumis à d’intenses interrogatoires de la part des enquêteurs de la BNPJ. Travaillant dans différentes brigades (Settat, Agadir, Larache, Tanger et Tétouan), ces officiers de gendarmerie, dont deux anciens chefs de brigades régionales, auraient eu des contacts permanents avec des barons internationaux de la drogue. Ces derniers opéraient en toute tranquillité à partir des côtes et au large de la ville de Larache pour transférer des cargaisons de stupéfiants vers l’Europe.
Ces gendarmes seraient sous le coup d’une accusation de divulgation de secrets professionnels, informations qui auraient facilité l’entreprise criminelle des trafiquants de drogue. Selon la source qui s’est confiée au journal, d’autres casquettes risquent de tomber, surtout que le laboratoire d’analyses et de recherches de la gendarmerie royale planche actuellement sur des centaines de communications téléphoniques qu’auraient émises plusieurs gendarmes en direction et avec des présumés barons internationaux de la drogue.
Mieux, Assabah précise que le général Mohamed Harmou, nouveau patron de la Gendarmerie royale, serait en train de mener actuellement une opération mani pulite au sein de ce corps qui a passé 43 ans sous la férule de Hosni Benslimane, et aurait donné carte blanche aux enquêteurs pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
Pour le moment, aucun lien n’a été établi entre le crime de Marrakech et cette affaire de gendarmes arrêtés, hormis le fait que ce sont les enquêteurs travaillant sur ce dernier crime qui ont mis à jour la complicité existant entre certains barons internationaux de la drogue et certains officiers locaux de la gendarmerie.
Cependant, et dans le cadre de l'affaire du crime de Marrakech, le quotidien Al Massae de ce week-end ajoute que les enquêteurs viennent de recueillir d’autres révélations plus croustillantes. Celles de l’un des présumés coupables dans ce crime, actuellement en état d’arrestation, et qui aurait reconnu une fortune immense dont l’origine ne peut être que la drogue. En effet, son assiette foncière (terrains, riads, villas, immeubles… tous situés dans les quartiers les plus huppés des plus grandes villes du Maroc) est estimée, à elle seule, à quelque 380 millions de dirhams. Sans parler de ses écuries automobiles garnies de grosses cylindrées et autres fonds de commerce… gérés sous forme de sociétés écrans.