Démantèlement d’un réseau de trafic de visas

Le visa Schengen.. ©ma8 - stock.adobe.com

Revue de presseUne enquête consulaire a révélé l’existence d’un véritable réseau spécialisé dans la falsification de documents nécessaires à la constitution des dossiers de demande de visa. Des entreprises en bonne et due forme sont créées à cet effet. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 19/02/2025 à 20h33

Un réseau de trafic de faux contrats de travail pour l’obtention d’un visa Schengen vient d’être démantelé. En effet, les services consulaires ont détecté des contrats de travail suspects dans plusieurs dossiers de demande de visa qui leur ont été soumis. Cette découverte les a incités à approfondir l’enquête afin d’en vérifier la crédibilité, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 20 février.

Des sources citées par le quotidien confirment que «les enquêtes menées ont révélé l’existence d’un réseau composé de Marocains et de Portugais spécialisés dans la fabrication de faux documents facilitant l’obtention d’un visa et l’entrée sur le territoire portugais». Suite à ces révélations, les autorités consulaires concernées ont décidé de rejeter tous les dossiers comprenant des documents émis par des sociétés affiliées à ce réseau.

D’après les mêmes sources, ce réseau est dirigé par un ressortissant marocain résidant au Portugal, qui a créé des sociétés fictives servant à établir de faux contrats de travail. Il est assisté par un complice portugais, avocat de profession, chargé de la rédaction des contrats. Ces documents frauduleux sont ensuite envoyés à des intermédiaires au Maroc, qui les proposent à des personnes souhaitant se rendre au Portugal ou en Europe. Les sommes exigées en contrepartie varient entre 50.000 et 170.000 dirhams.

«Les intermédiaires basés au Maroc sont chargés de monnayer ces contrats auprès des personnes intéressées, les prix fluctuant en fonction des privilèges inclus dans les contrats de travail», rapporte le quotidien.

Par ailleurs, Assabah souligne que d’anciens comptables se sont également reconvertis dans cette activité illégale. «Ils créent des sociétés écrans dotées de tous les documents requis, tels que l’inscription au Registre du commerce et l’adhésion à la CNSS, ce qui leur permet de délivrer des documents apparemment authentiques, comme des ordres de mission dûment signés ou des autorisations de participation à des expositions et formations à l’étranger».

Les mêmes sources, citées par le quotidien, révèlent qu’un certain nombre de personnes ont pu obtenir un visa grâce à ces sociétés. Ces dernières leur accordent le statut de salarié déclaré à la CNSS depuis plus de trois mois, leur permettant ainsi d’obtenir une attestation de déclaration de la Caisse, exigée parmi les documents nécessaires à la demande de visa. Elles fournissent également, sur demande, des attestations de travail et de salaire adaptées aux exigences des clients.

Plus encore, les dirigeants de ces entreprises poussent l’audace jusqu’à adhérer aux Chambres de commerce de pays étrangers présentes au Maroc, afin d’acquérir davantage de crédibilité. «Cette adhésion, qui ne leur coûte qu’une cotisation ne dépassant pas 3.000 dirhams, leur permet de donner l’impression qu’il s’agit d’entreprises fiables», indique Assabah. Ces patrons sont devenus de véritables experts dans ce domaine, proposant des services avec un taux d’approbation maximal pour leurs dossiers, moyennant des tarifs allant de 30.000 à 50.000 dirhams, selon le pays de destination.

Par Amyne Asmlal
Le 19/02/2025 à 20h33

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