Des captures d’écran de groupes privés sur les réseaux sociaux montrent que des étudiants au concours d’accès aux facultés de médecine auraient profité d'une fuite des épreuves pour tricher à cet examen. Des étudiants en médecine, en colère, ont décidé d'envoyer une lettre à Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, demandant l'ouverture d'une enquête.
Selon les membres de la commission nationale des étudiants en médecine, cette fraude, si elle est avérée, ternit la réputation des facultés de médecine.
Ces étudiants en médecine estiment aussi que si la fraude est confirmée, le ministre devrait nécessairement réorganiser un autre concours d’accès aux facultés de médecine, tout en activant les procédures légales et administratives afin d'engager des poursuites à l'encontre des personnes impliquées dans cette affaire.
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Dans ce même courrier au ministre, les étudiants de cette commission signalent aussi que «l’élargissement de la base de formation a été fait avec beaucoup de précipitation avec la réduction de la note moyenne d’accès à la faculté et celle de la durée de formation».
Les étudiants en médecine ont, il y a quelques temps, tenu une série de sit-in de protestation contre les réformes annoncées par le ministère de l'Enseignement supérieur, et réfutent, entre autres, la réduction de la durée de formation des médecins généralistes à six années au lieu de sept, ainsi que l’augmentation de leurs effectifs de 20%.
Ces réformes auraient été, de leur avis, mises en œuvre de «manière précipitée et non concertée». Il s'agirait là d'un «cursus chaotique» qui leur offrirait une «qualité de formation non satisfaisante», sans compter d’autres «dysfonctionnements dans leur cycle d’études».
Ces étudiants en médecine critiquent aussi un «retard» dans la publication du cahier de charges pédagogique qui doit encadrer le troisième cycle des études de médecine, mais aussi un encombrement, jugé «alarmant» dans les différents services hospitaliers (jusqu’à 80 étudiants par service), de même que des moyens et des budgets alloués à leur formation, qu'ils estiment insuffisants.