Grippe saisonnière: faut-il s’attendre à une pénurie de vaccins au Maroc?

Vaccin antigrippal. 

Vaccin antigrippal.  . DR

Les vaccins anti-grippe seront disponibles en pharmacie à partir de la semaine prochaine. Le prix de la dose passe de 79 dirhams à 125 dirhams et l’offre sera limitée. Autre nouveauté cette année: l’ordonnance est désormais obligatoire.

Le 29/10/2020 à 14h13

Dans un communiqué, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) se dit déçue après la réunion tenue en mode visioconférence, mercredi 28 octobre, avec les responsables de la Direction des médicaments et de la pharmacie (relevant du ministère de la Santé), consacrée à la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière.

La CSPM a longtemps milité pour associer, à titre gracieux, les pharmaciens dans l’acte de vaccination, surtout dans le contexte actuel marqué par l’évolution inquiétante de la pandémie du Covid-19, et où l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cesse de multiplier les appels pour faire vacciner le maximum de citoyens contre la grippe saisonnière.

Contacté par Le360, le président de la CSPM, Mohammed Lahbabi, se dit très étonné de la décision annoncée hier par le ministère de la Santé, en vertu de laquelle les vaccins anti-grippe ne peuvent être délivrés que sur ordonnance. «Cette mesure est de nature à servir davantage les intérêts des médecins, au détriment des patients», estime Mohammed Lahbabi pour qui la campagne de vaccination cette année sera difficilement accessible aux personnes démunies ne bénéficiant d'aucune forme de couverture médicale. Car même le prix de la dose a été revu à la hausse, passant de 79 dirhams en 2019 à 125 dirhams en 2020. L’annonce en a été faite par le ministère de la Santé lors de la réunion d’hier avec les pharmaciens.

Autre détail important, et non des moindres, la CSPM fait savoir que le ministère de tutelle n’a pas réussi à sécuriser l'approvisionnement du pays en quantités de vaccins suffisantes, malgré le contexte difficile de la pandémie du coronavirus. L’offre cette année de Vaxigrip ne dépasse pas 300.000 doses contre 600.000 en 2019, alors que le laboratoire Sanofi a annoncé une augmentation annuelle de la production mondiale de 20%, ajoute la même source.

Pour la CSPM, l’obligation de l’ordonnance renvoie à une approche qui s’oppose à la volonté d’encourager la population à se faire vacciner contre la grippe saisonnière, conformément aux recommandations de l’OMS.

En instaurant l’obligation d’une ordonnance médicale, le ministère de la Santé a certes voulu rationaliser la distribution des vaccins dont l’offre sera limitée. La CSPM, elle, estime que cette mesure exclura un pan entier de la société, car il faut compter au moins 400 à 450 dirhams pour honorer les frais du médecin, du vaccin et, enfin, de l’acte de vaccination.

Par Wadie El Mouden
Le 29/10/2020 à 14h13

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Une preuve supplémentaire des égarements du ministre de la santé. On est en droit de se poser la question de savoir si ce ministre a comme objectif d’empêcher les marocains d’accéder aux soins médicaux en instaurant un maximum d’entraves. A qui avons-nous affaire ? Il est plus que temps que les hautes autorités interviennent pour mettre un terme à ces égarements irresponsables extrêmement nuisibles.

En voilà une autre forme de descrimination on ne peut plus étrange. Le vaxigrip semble être destiné à une frange fortunée de la population. Je me demande pourquoi les responsables du ministère de la santé et surtout quel est leur but derrière ce genre de décisions.Est ce que les personnes vulnérables physiquement et matériellement ne peuvent avoir accès à ce vaccin qu'elles ont l'habitude de faire à l'approche de la saison hivernale ?

des décisions hasardeuses et irréfléchies , on ne se contente pas d'augmenter les prix de presque le double du vaccin, mais on exige aussi l'ordonnance qui coûtera plus que le vaccin lui même . Ceux qui sortent ces directives sont ils réellement Marocains ?, pensent ils aux pauvres pour qui , le montant du vaccin et de l'ordonnance cumulé dépasse son revenu mensuel . Honte à ceux qui dictent de telles décisions, honte aux représentants du peuple qui n'ouvrent leurs clapets que pour défendre leurs intérêts personnels.

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