Selon les données du Haut-Commissariat au plan, moins de la moitié des enfants en situation de handicap âgés de 7 à 12 ans sont actuellement scolarisés au Maroc, en raison de divers obstacles tels que le manque de soutien médico-social et l’inadéquation des environnements éducatifs. Pour remédier à cette situation, le projet «L’École à l’hôpital» a été lancé par le groupe AMH (anciennement l’Amicale marocaine des handicapés) prenant les rênes de sa mise en œuvre au sein du centre Hospitalier Noor, intégrant ainsi l’éducation dans le cadre des soins médicaux.
L’initiative «L’École à l’hôpital» a été retenue lors d’un appel à projets lancé par l’ambassade de Bulgarie. Le projet a été sélectionné après une présentation détaillée et une visite du centre hospitalier Noor par l’ambassadeur Plamen Tzolof, démontrant ainsi son potentiel d’impact.
Amina Laraki Slaoui, présidente du groupe AMH, a souligné pour Le360 lors de la signature du partenariat avec la République de Bulgarie, l’importance de l’éducation comme un droit fondamental pour tous les enfants, indépendamment de leurs handicaps. Elle a rappelé à nos micros une première initiative personnelle réalisée par une éducatrice il y a quelques années au centre Noor, permettant leur épanouissement mental à travers des activités comme le dessin et la lecture. Cette première tentative avait eu lieu «à un moment où nous avons commencé à accueillir beaucoup plus de monde au centre hospitalier Noor, donc toutes les salles devaient servir aux séances de rééducation et nous avons malheureusement perdu cette salle de classe», explique Amina Laraki Slaoui.
Signature de la convention de partenariat pour le projet l'école à l'hôpital
entre Amina Laraki Slaoui présidente de l'AMH et l'ambassadeur de Bulgarie au Maroc Plamen Tzolov
La présidente ajoute: «Nous avons donc décidé avec le pôle santé de l’AMH de porter cette initiative à un autre niveau, de faire quelque chose de plus consistant, et c’est comme ça que l’idée de ce projet est née. Cela ne demande pas un effort immense, mais plutôt une volonté de progresser vers un système éducatif inclusif pour tous les enfants, et nous espérons être des lanceurs de mouvement.»
«En dehors de ce projet, permettre aux enfants en situation de handicap d’aller à l’école, c’est rendre les établissements accessibles: mettre des rampes là où il y a des escaliers, réaménager les classes en fonction de chaque handicap, avoir des toilettes suffisamment grandes, former les professeurs et instaurer des services de vie scolaire, ce n’est pas si compliqué que ça», conclut la présidente de l’AMH.
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À propos du projet, Hicham Sentissi, directeur général de l’AMH, révèle pour Le360 que le centre hospitalier Noor est le plus grand centre de rééducation et réadaptation du Maghreb avec une capacité litière de 110 lits: «Le projet consiste à créer une école inclusive pour les enfants hospitalisés, qui séjournent souvent chez nous entre 6 mois et 1 an, voire plus. L’objectif est d’aider ces enfants à maintenir le lien avec l’école pendant leur hospitalisation, ce qui s’inscrit dans leur processus de réadaptation», déclare-t-il.
Sentissi explique aussi que «le plan débute avec une première classe, avec l’intention de développer le programme chaque année. La cible principale du programme sera les patients du centre Noor, évidemment».
Si le projet réussit, l’équipe envisage de l’étendre à d’autres cliniques et hôpitaux, et de proposer leur expertise à d’autres partenaires. Ils prévoient également d’intégrer des programmes spécifiques par niveau et d’utiliser le numérique pour offrir des cours à distance.
Le lancement du projet est prévu pour 2025, avec quelques mois dédiés à l’aménagement et à la préparation des locaux. L’Institut Taher Sebti, partenaire de l’AMH, apportera son soutien en fournissant des enseignants et en assurant leur formation, selon Sentissi.
Concernant les détails financiers, Salma Benhamza, directrice du pôle autonomie et levée de fonds du groupe AMH, nous confie que le financement, provenant à la fois de l’ambassade de Bulgarie et de l’Amicale marocaine des handicapés, couvrira le fonctionnement du projet, notamment les salaires du personnel et l’expertise de partenaires tels que l’Institut Taher Sebti.
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Le projet bénéficiera d’un financement initial de 500.000 dirhams, versé par tranches successives, avec une durée de financement envisagée entre 12 et 18 mois. «Nous recevrons une première tranche pour démarrer, et à la fin de la consommation de celle-ci, nous demanderons à recevoir la deuxième puis troisième tranche et ainsi de suite», précise Salma Benhamza.
La directrice du pôle autonomie et levée de fonds du groupe exprime également la volonté de poursuivre la recherche de financements supplémentaires, même après la fin de ce partenariat avec la Bulgarie, pour assurer la pérennité du projet à long terme.
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De son côté, Plamen Tzolov, ambassadeur de la République de Bulgarie au Maroc, souligne l’importance de l’initiative dans la politique de développement de son pays, en mettant en avant la protection des groupes vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Il précise à son tour pour Le360 que le projet s’est concrétisé à la suite d’un appel d’offres compétitif entre différentes associations. Pour lui, l’idée d’aider les personnes en situation de vulnérabilité a été particulièrement touchante.
Il mentionne également une première expérience réussie de financement d’un projet de l’Institut Taher Sebti, qui a encouragé la collaboration avec le groupe AMH. Cette initiative s’inscrit selon l’ambassadeur dans le cadre des excellentes relations bilatérales entre la Bulgarie et le Maroc. Plamen Tzolof a souligné la résilience du Royaume marocain face aux défis tels que la pandémie de la covid-19 et le séisme, et a rappelé que cette coopération s’inscrit dans le cadre de ce partenariat fructueux entre les deux pays.