L’AMDV entame la procédure d’indemnisation des victimes de Bouachrine et Rissouni

Aïcha Guellaâ, présidente de l’Association marocaine des droits des victimes.

Le 26/12/2024 à 20h28

VidéoExaspérée par les sorties médiatiques controversées de Taoufiq Bouachrine et de Soulaimane Rissouni depuis leur grâce royale en juillet dernier, l’Association marocaine de défense des droits des victimes a annoncé avoir introduit la demande d’exécution des indemnités judiciaires au profit des victimes «agressées sexuellement» par les deux journalistes. Les détails.

«Nous avons entamé la procédure d’exécution des indemnités prononcées dans le verdict» contre Taoufik Bouachrine et Soulaimane Rissouni, accusés de crimes sexuels, a déclaré Maître Aïcha Guellaâ, présidente de l’Association marocaine de défense des droits des victimes (AMDV), lors d’une conférence de presse. Les deux hommes ont été condamnés respectivement à 15 ans de prison ferme en 2018 assortie de l’indemnisation de huit victimes et à 5 ans de prison ferme en 2020 assortie d’une indemnisation de 100.000 dirhams.

«Au lieu de tourner la page une fois graciés, ces deux personnes n’ont cessé de mentir», a martelé la présidente, exprimant sa volonté «d’aller jusqu’au bout de la procédure d’indemnisation, quitte à saisir leurs biens et à les contraindre physiquement».

«Nous avons entamé la procédure d’indemnisation des ayants droit des victimes», a précisé l’avocate, ajoutant que la première victime, Asmaa Hallaoui (décédée à la suite des agressions subies, selon l’AMDV), a été indemnisée à hauteur de 800.000 dirhams alors que d’autres victimes l’ont été à hauteur de 500.000 dirhams ou même 200.000 dirhams. Selon elle, dans d’autres contrées, «la tentative de viol ou d’agression sexuelle est punie lourdement». «Malheureusement, ici, ces crimes ne sont pas punis de la sorte».

Maître Aïcha Guellaâ précise que les accusations contre les deux hommes ont été confirmées. «Nous sommes en possession de 56 vidéos qui prouvent les agressions». Lors de la conférence de presse, l’AMDV a en outre évoqué ses craintes de voir ces vidéos «rendues publiques par les victimes».

«Les deux hommes tentent en vain de politiser leur arrestation et leur procès en arguant de faux motifs à l’international, nous leur demandons de cesser leur campagne hostile et de reconnaitre leurs fautes», a poursuivi l’avocate, en rappelant que la grâce royale «n’annule par les charges». «Nous leur demandons d’adresser des excuses aux victimes qui souffrent toujours des conséquences de leurs agressions et de faire preuve de reconnaissance pour la grâce obtenue», a conclu l’AMDV.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 26/12/2024 à 20h28