La Fondation des enseignants médecins libéraux (FEML) indique que le Maroc perd 600 à 700 médecins chaque année, soit 30% des médecins formés actuellement. Cet exode concerne toutes les catégories en l’occurrence les étudiants en médecine, les médecins spécialistes et les professeurs.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 15 juin, qu’une étude récente de la FEML intitulée «Exode des compétences médicales, menaces et opportunités» souligne que «en plus de l’exode externe, l’exode interne est aussi grave et plus menaçante».
La fondation précise que plus de 80% des médecins en formation refusent d’intégrer le secteur public et que 100 % des médecins spécialistes exerçant dans le secteur public refusent d’y poursuivre leurs carrières après la fin de leur contrat.
Il faut savoir que le Maroc compte 30.000 médecins répartis à parts égales entre les secteurs public et privé à raison de 40% de médecins généralistes et de 60% de médecins spécialistes. Le nombre des médecins étrangers ne dépasse pas 320 soit 1,1% sachant que les facultés de médecine forment 2.200 médecins par an.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que les conclusions de l’étude de la FEML convergent avec un rapport parlementaire publié en 2021 indiquant que le Maroc souffre d’une carence des ressources humaines causée soit par l’émigration des médecins soit par leur démission de la fonction publique. Le groupe de travail thématique chargé du système de santé souligne dans son rapport que 603 médecins ont quitté le Maroc en 2018, soit 30% des lauréats des facultés de médecine de la même année.
La même source indique que l’exode des compétences entraîne un déficit chronique dans le nombre des cadres médicaux et paramédicaux dont 8.442 exercent dans la médecine générale et 14.932 dans la médecine spécialisée. Parmi les raisons qui poussent les médecins à quitter le pays figurent l’absence de motivations matérielles et le manque d’incitations pour les encourager à exercer dans la fonction publique ainsi que dans les zones et les villages éloignés.