Il est 8 heures du matin et déjà, une activité inhabituelle se fait remarquer dans des exploitations agricoles de Mediouna, à une vingtaine de kilomètres au sud de Casablanca. Les éleveurs s’affairent autour de leurs enclos, tandis que des agents munis de questionnaires traversent les terrains boueux. Une opération essentielle se déroule ici: le recensement du cheptel national d’ovins et de caprins pour l’année 2024.
Lancée par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, en partenariat avec l’Association nationale des éleveurs d’ovins et de caprins (ANOC) et les autorités locales, cette campagne a pour objectif de fournir des données précises et actualisées sur les troupeaux du Maroc. Les éleveurs de Mediouna y participent activement, sous le regard attentif de Touria Touansi, responsable provinciale de l’opération.
Les équipes de recensement, composées d’agents locaux formés à cet effet, vont de ferme en ferme pour collecter des informations détaillées sur le cheptel. «Nous remplissons un questionnaire qui comprend des données précises sur les races, les âges et même le sexe des animaux. Cela permet non seulement d’avoir une vue d’ensemble, mais aussi de mieux comprendre l’impact des dernières années de sécheresse sur l’activité d’élevage de bétail», explique Touria Touansi.
Lire aussi : Le Maroc lance le décompte national des troupeaux
Abdelouahed, éleveur du cru, suit avec attention le déroulement l’opération, la première de cette échelle, observant le travail minutieux des agents recenseurs. «Ils notent tout: le nombre de bêtes, leur âge, leur état de santé. Ce recensement est important pour nous. Si nous voulons bénéficier d’un soutien, que ce soit pour l’achat des aliments ou pour reconstituer nos troupeaux, il faut que les autorités sachent exactement où nous en sommes», admet-il.
L’objectif de l’opération, qui se poursuit jusqu’à la fin de ce mois de décembre, ne se limite pas à compter les têtes de bétail. Elle cherche aussi à réhabiliter une filière malmenée par les crises climatiques et économiques. Les données récoltées seront en effet exploitées pour définir les mesures destinées à restructurer le secteur et renforcer la sécurité alimentaire, notamment par la filière des viandes rouges.