Moudawana: 78% des Marocains souhaitent une réforme basée sur la Charia (sondage)

La Moudawana, ou Code du statut personnel marocain, régit entre autres l'institution du mariage.

La majorité des Marocains souhaite que toute réforme de la Moudawana soit basée sur la loi islamique, d’après un sondage réalisé par Afrobaromètre. Une référence à la religion plus prononcée chez les hommes, les résidents ruraux et les citoyens les moins nantis.

Le 20/03/2023 à 13h13

La réforme du Code de la famille reste d’actualité au Maroc. Acteurs de la société civile, Conseil national des droits de l’Homme, associations féminines, avocats, magistrats… tous demandent une révision de la Moudawana, entrée en vigueur en février 2004, voire une Moudawana nouvelle génération. Objectifs: corriger certains de ses manquements, notamment relatifs au mariage des mineurs, à l’héritage, aux règles de tutelle et de garde des enfants et au statut des mères célibataires.

Et les Marocains, en général, qu’en pensent-ils? Pour répondre à cette interrogation, le réseau panafricain de recherche par sondage Afrobaromètre leur a donné la parole, à travers un sondage réalisé sur un échantillon de 1.200 adultes, entre le 31 août et le 19 septembre 2022.

D’après les résultats de cette enquête, publiée le 17 mars 2023, près de 8 Marocains sur 10 (78%) affirment que toute réforme du Code de la Famille visant à promouvoir l’égalité des sexes devrait être basée sur la loi islamique. Seuls 20% souhaitent que les réformes soient basées uniquement sur les accords internationaux signés par le Royaume.

Cette référence à la religion est plus prononcée chez les hommes (80%), les résidents ruraux (82%) et les citoyens les moins nantis (81%), que du côté des femmes (74%), des résidents urbains (74%) et des plus nantis (76%).

«Le soutien au fondement des réformes du Code de la Famille sur la loi islamique augmente avec l’âge des répondants (allant de 73% chez les 18-35 ans à 85% chez les plus de 55 ans), et diminue avec le niveau d’éducation (88% chez les sans éducation formelle contre 65% parmi ceux qui ont fait des études postsecondaires)», précise le rapport.

Interrogés sur les questions prioritaires à prendre en compte dans le cadre de cette révision, 32% des sondés citent les procédures de divorce, de réconciliation et de pension alimentaire, 25% évoquent les relations sexuelles hors mariage, et 22% les mariages précoces.

Rappelons que dans son discours prononcé le 30 juillet 2022 à l’occasion du 23 anniversaire de la Fête du Trône, le roi Mohammed VI avait relevé des manquements et des obstacles dans l’application du Code de la Famille. Pour le Souverain, il s’agit de restituer à la femme la place qui lui revient de droit. «Le statut de la femme, ses droits, sont les conditions sine qua non de la stabilité sociale et du développement économique», avait souligné le Roi. Une allocution qui, pour les partisans de la réforme de la Moudawana, ouvrait la voie à la refonte tant souhaitée. Toutefois, le Roi précisait qu’il ne peut «autoriser ce que Dieu a prohibé, ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé, en particulier sur les points encadrés par des textes coraniques formels».

Par Elimane Sembène
Le 20/03/2023 à 13h13

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Protéger la femme et l'enfant OUI détruire la famille musulmane c'est non. Malheureusement certains points demandes par les Associations féministes vont éclater la société marocaine.

Ce que les partisans de la famille musulmane n'ont pas compris, c'est que la famille musulmane pourra toujours exister. La vraie foi est forte et chaque musulman sera libre de constituer sa famille conformément à ses valeurs. Il s'agit de donner la liberté à ceux à qui ce modèle ne correspond pas, et non d'enlever la liberté d'un ménage musulman traditionnel. Continuer à privilégier la famille musulmane et nos traditions oui, l'imposer à tous les citoyens, non.

Tout ce qui est laisse à l'appréciation de l'esprit humain est subjectif donc injuste. Il faut établir des grilles de référence pour la pension alimentaire et la moutaa. La femme qui travaille doit fournir une fiche de salaire pour que ce soit pris en compte. Pire si elle est en cause dans les raisons du divorce il faut que ce soit pris en compte

Un véritable camouflet pour ceux qui voulaient substituer notre modèle séculaire par un autre. Les partisans d'une version occidentale de la Moudwana ont ils compris le message ou vont ils persister à vouloir imposer un modèle décadent rejeté part l'écrasante majorité de la société? Cette extrême minorité aux antipodes des valeurs de la société marocaine ira t'elle dans son dénie de démocratie jusqu'à traiter cette très large majorité de marocains et de marocaines d'obscurantistes? Qu'ils fassent profil bas et amende honorable. Je suis sur que le résultat aurait encore plus net si l'on avait expliqué toutes les conséquences d'un tel projet sociétal . Ils n'ont pas réussi à tromper le peuple marocain.

Al hamdoulilah

salam 3alaykoum wa rahmatulahi wa barakatuh. Puisque ces derniers s’autoproclament partisans farouches d’une démocratie « moderne » (?!?) alors jouons à leur propre jeu et qu’ils aillent au bout de cette logique en demandant à ce que leurs propositions nauséabondes soient soumis au référendum en demandant l’avis du peuple. Seulement oseront-ils aller jusque-là en sachant pour eux que ce sera une bataille politique perdue d’avance quand on sait l’attachement de l’écrasante majorité du peuple marocain à l’Islam et à Sa Législation dont notamment l’obéissance absolue à Notre Glorieux Souverain.

La réforme restera dans le cadre de la Loi Islamique. C'est un engagement de Sa Majesté.

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