Huit Marocains sur dix utilisent les réseaux sociaux, qui ne sont contrôlés par aucune entité. On y trouve de tout: pédophilie, prostitution, pornographie, comment fabriquer des armes ou des bombes, voler de voitures, cambrioler des maisons, se suicider, arnaquer, se droguer… Il y a aussi toutes sortes de publicités: migration clandestine, articles interdits à la vente, stupéfiants, scanners de fréquences pour voler les voitures. Exemple récent: l’appel à l’assaut collectif sur les frontières à Sebta, mettant en danger des centaines de jeunes !
Internet est une invention extraordinaire, mais dangereuse, car non régulée. L’opinion internationale commence à en prendre conscience. Une première: la France accuse le co-fondateur de la plate-forme Telegram de complicité dans des actes de pédopornographie et d’escroquerie en bande organisée. Il se défend en disant que quand un concessionnaire vend une voiture qui va servir dans un vol, ce n’est pas sa responsabilité. Comparaison incohérente.
Les plateformes digitales génèrent de très grands profits et leurs dirigeants doivent veiller au respect de l’éthique et à la sécurité des utilisateurs.
Les parents donnent des écrans même à leurs enfants de moins d’un an, ignorant les dangers.
Les écrans perturbent l’horloge interne, empêchent le sommeil. Leur lumière bleue bloque la sécrétion de l’hormone du sommeil, la mélatonine. Il s’en suit la diminution de la concentration et de la mémorisation.
Au niveau psychologique, ils causent des troubles du comportement: isolement, repli sur soi, stress, dépression, nervosité, troubles de l’humeur…
Au niveau physique, les mauvaises postures sont dangereuses pour des corps en pleine croissance. Les utilisateurs ont le dos courbé et le menton collé à la poitrine, pour triturer leurs téléphones. Est-ce mon imagination ou est-ce que les adolescents ne se tiennent plus droits?
Les écrans provoquent la sécheresse des yeux, des troubles de la vision, aggravent la myopie et provoquent une sensibilité à la lumière…
La surexposition provoque des migraines et le surpoids à cause du grignotage et l’inaction. En principe, cette population bouge beaucoup, joue, se dépense. Mais avec un écran, elle devient sédentaire.
«L’exhibition du corps, de l’intimité et de la vie deviennent des valeurs qui mènent au succès, à la célébrité, à la richesse. Sans effort. La valeur d’une personne se mesure au nombre des vues et des likes.»
La discrétion, la décence et la pudeur, valeurs indispensables au vivre ensemble, disparaissent avec les réseaux sociaux: l’exhibition du corps, de l’intimité et de la vie deviennent des valeurs qui mènent au succès, à la célébrité, à la richesse. Sans effort. La valeur d’une personne se mesure au nombre des vues et des likes. Cette dérive morale se répercute sur la personnalité des futurs adultes.
L’accès des enfants aux informations était adapté à leur âge. Il y a des sujets qu’on n’abordait pas avec eux ou en leur présence, car cela pouvait les choquer, les traumatiser vu qu’ils n’ont pas encore la capacité de comprendre. Les tenir éloignés de certains sujets est un moyen de les protéger et de les faire évoluer étape par étape, afin de préserver leur équilibre physique, mental et émotionnel. Avec Internet, tous les sujets sont accessibles. Les enfants sont exposés à la pornographie, un désastre pour leur future santé sexuelle.
Ils sont exposés à des contenus inadaptés, violents, au chantage à la webcam, à la violence sexuelle, à la pédophilie, au cyberharcèlement, aux arnaques…
Un exemple, certes extrême, mais inquiétant: le recrutement des jeunes à travers des réseaux sociaux comme tueurs à gages. À Marseille, un adolescent de 14 ans a ainsi commis un crime contre 50.000 euros!
L’Australie projette d’instaurer une loi qui fixe l’âge minimum pour utiliser les réseaux sociaux. J’ignore comment ce pays va procéder à l’application de cette loi, car même si les parents contrôlent les écrans de leurs enfants, ces derniers peuvent toujours se connecter avec des appareils d’amis plus âgés.
Les réseaux sociaux sont bénéfiques quand ils sont utilisés raisonnablement, avec éthique, et leurs vidéos regardées par des internautes aux âges adaptés.
Un des dangers des réseaux sociaux est qu’ils décalent par rapport à la réalité. Des utilisateurs publient des images d’eux-mêmes souvent retouchées, loin de l’image réelle. D’un côté, ils sont prisonniers d’une pression sociale et s’identifient à des normes esthétiques irréalistes. D’un autre côté, ils contribuent eux-mêmes à renforcer le diktat de la perfection physique. L’enfant finit par se polariser sur son apparence physique, qui devient sa valeur principale, négligeant les autres qualités humaines.
Il se compare aux corps parfaits, aux vies de rêve favorisées par l’accès facile et rapide à la richesse, au luxe, au faste. Ce qui crée un sentiment de frustration, de privation et diminue l’estime de soi. Pour s’identifier aux internautes, l’utilisateur se sent obligé de publier des photos ou des vidéos où il met en valeur son apparence physique.
Les influenceurs alimentent l’attachement aux signes extérieurs de richesse et font croire aux enfants que sans les marques prestigieuses, ils ne valent rien. Ils rentrent alors dans une concurrence avec ceux de leur génération. Ils peuvent mépriser ceux qui n’ont pas de quoi s’offrir l’article griffé ou se font rejeter par le groupe qui le possède.
Exister et être visible sur les réseaux sociaux devient banal. Une pression pour s’affirmer. Que de filles ont publié leurs photos intimes et ont été victimes de chantage, sans oser en parler!
Les écrans deviennent indispensables pour toutes les informations et les distractions qu’ils offrent. Mais outre leur danger sur la santé physique et mentale, ils entraînent un isolement social à un âge où les interactions sociales face-à-face sont indispensables au développement personnel.