S’exprimant lors d’un séminaire organisé conjointement par son ministère et la délégation de l’Union européenne (UE) sur le thème de «L’autonomisation et le digital» au profit de la femme, Aawatif Hayar a précisé que cette 3ème stratégie nationale sera dévoilée à l’occasion de la première réunion du Comité national pour l’égalité des genres. Ce comité examinera en effet le Plan gouvernemental pour l’égalité 2023-2026 en s’arrêtant sur les procédures et les mesures relatives au programme «Al Jisr» pour l’autonomisation et le leadership de la femme.
Lors du séminaire, la ministre a fourni plus de détails sur le plan de renforcement de la digitalisation par son département au profit de la femme. «Le Maroc est doté de nombreuses ingénieures informaticiennes, soit 42% de femmes dans ce domaine», a-t-elle argumenté en rappelant que le plan «Al Jsir» est basé sur une plateforme digitale axée sur le recensement de toutes «les femmes en situation de précarité».
Et de préciser: «Jusqu’à présent, quelque 26.000 femmes se sont inscrites sur un total prévu de 36.000 femmes issues de toutes les régions, le but étant de bénéficier d’une série de cycles de formation sur l’entrepreneuriat, le financement des projets et les débouchés professionnels».
De son côté, l’ambassadrice de l’UE au Maroc, Patriciat Llombart, a développé le thème «Le fort engagement de l’UE au Maroc dans les questions liées à la parité et l’égalité entre les hommes et les femmes dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la protection sociale et du développement économique». «La perspective genre, avec ses objectifs précis, est très importante, notamment dans son volet relatif à l’accès de la femme aux marchés du travail», a-t-elle souligné, reconnaissant l’existence encore de «défis» à réaliser.
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Pour sa part, Antoine Sallé de Chou, directeur de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour le Maroc, a abordé le volet de la promotion de l’entrepreneuriat féminin ainsi que le digital et le financement des projets par la BERD. Il a notamment rappelé que «le programme “Women in Business” a bénéficié depuis 2018 d’une ligne de financement européen d’un milliard de dirhams ainsi que de la mise en place de subventions pour l’encouragement de l’entrepreneuriat féminin».
Interrogée sur ce dernier point, une femme entrepreneure, Touria Sbiri, a déploré «les obstacles qui se dressent encore devant l’entrepreneuriat féminin». «La femme n’arrive toujours pas à décrocher les grands financements, se contentant des microcrédits», a déploré cette directrice d’une société spécialisée dans le recyclage.