Tard jeudi dernier, la chambre criminelle de la Cour d’appel de Rabat a rendu son verdict dans l’affaire de l’ingénieur accusé de meurtre prémédité sur un professeur d’anglais.
Le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 26 et 27 avril, a expliqué qu’après des heures de délibérations, la chambre criminelle a condamné le jeune homme, présenté en état de détention préventive, à la prison à perpétuité.
Ce verdict, note le quotidien, «a été reçu calmement par l’accusé, ce qui indique qu’il s’attendait à une telle peine, conscient de la gravité de son acte». En effet, il a égorgé la victime, «pour se venger d’une agression sexuelle dont il aurait été victime de la part du défunt, selon ses déclarations devant le juge et celles exprimées plus tôt lors de l’enquête préliminaire, de l’instruction détaillée de l’affaire, ainsi que lors des audiences du procès».
Al Akhbar rappelle que les faits remontent à environ un an, lorsqu’un quartier de Salé a été bouleversé par un crime odieux. L’auteur présumé est un ingénieur du son, propriétaire d’une société de production à Rabat. La police de Salé a constaté le meurtre brutal par égorgement d’un homme d’une cinquantaine d’années. «Cet événement a mobilisé tous les services sécuritaires et judiciaires de la préfecture», indique le quotidien.
Les investigations menées par le service régional de la police judiciaire de Salé, sous la supervision du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, ont permis de révéler les premiers indices liés à ce crime. «Les empreintes, les analyses techniques et les expertises génétiques effectuées sur les lieux du crime ont établi que l’ingénieur, qui fréquentait régulièrement le domicile de l’enseignant, était impliqué dans ce meurtre, qu’il a commis de manière brutale au point que les enquêteurs en ont été choqués», précise le quotidien.
Après avoir été confronté à des preuves accablantes, l’accusé a déclaré, poursuit le quotidien, «avoir été confronté à des problèmes familiaux à son domicile à Rabat, ce qui l’a poussé à demander l’aide de la victime, avec laquelle il avait noué une relation étroite». Plus tard, note Al Akhbar, «cette relation, qui avait débuté par des cours de soutien dispensés par l’enseignant, est devenue conflictuelle, aboutissant au meurtre».
L’ingénieur a tenté de justifier son crime comme «une réaction aux abus sexuels qu’il aurait subis de la part de l’enseignant assassiné».
Il aurait découvert avoir été agressé sexuellement par la victime, qui l’avait accueilli chez lui, «après avoir constaté la présence de traces de sperme sur ses sous-vêtements», précise le quotidien. «L’agression sexuelle aurait été facilitée par l’administration d’un somnifère, ce qui l’a poussé à se venger», selon ses déclarations devant la police judiciaire et le juge d’instruction.
L’ingénieur, âgé d’une vingtaine d’années, «n’a eu aucun mal à relater les détails de son crime devant les enquêteurs, le juge d’instruction et la chambre criminelle, pensant que sa franchise ferait office de circonstances atténuantes». C’était, observe le quotidien, sans compter sur «la rigueur et le sérieux de la chambre criminelle, reconnue pour sa fermeté dans ce type d’affaire».
Celle-ci, conclut le quotidien, «s’est appuyée sur des preuves irréfutables et sur ses propres évaluations objectives». En définitive, la chambre a condamné l’accusé à la prison à perpétuité.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte