Samedi 1er avril 2023 à 14h00, en plein ramadan, le soleil cogne fort dans la région d’Esshoul, à 30 km au nord-est de Rabat. Les activités agricoles se limitent en ce moment à des bêtes qui broutent dans les champs. Les rares paysans rencontrés montrent leur sérénité, leur confiance et leur piété. «Nous vivons comme on peut ce ramadan rendu difficile par la rareté de l’eau et la cherté de la vie», affirme Benaacher, un paysan rencontré au bord de la route.
La rareté des pluies et l’insufissance de l’eau semblent être les principaux problèmes auxquels sont confrontés ces agriculteurs. Dans cette région, comme dans toutes les campagnes, l’eau constitue une denrée précieuse aussi bien pour les hommes que pour les animaux et la nature.
Au pied d’une fontaine érigée près d’une mosquée, une femme nous explique le long périple qu’elle effectue chaque jour pour ramener à son domicile des grands bidons remplis d’eau potable à bord d’une charrette.
Une autre femme, interrogée sur les habitudes à la campagne en période de ramadan, décrit une vie simple: «Nous travaillons durement le jour, puis nous nous reposons avant de rompre le jeûne.» Chez elle, chaque jour, le menu du ftour est le même: harira (soupe), chabakya (pâtisserie traditionnelle), lait, pain, dates et thé. «C’est le seul et unique repas que ma famille prend collectivement toutes les 24 heures», nous confie-t-elle, le visage tourné vers les champs.
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Quelques kilomètres plus loin, Hassan nous explique que la situation est très compliquée dans le monde rural en raison de la rareté de la pluie et de la hausse des prix. «Ici, les gens endurent. Certains peinent à manger. Ils restent néanmoins confiants que la situation se rétablira et amènera des jours meilleurs», souhaite-t-il en implorant Dieu d’«arroser ses hommes et ses bêtes».