Les médecins internes et résidents durcissent le ton. Après leur grève des 15,16, et 17 octobre, ces blouses blanches ont entamé, le 22 octobre, un nouveau mouvement de trois jours dans tous les Centres hospitaliers universitaires (CHU) du Royaume, à l’exception des services d’urgences, de réanimation et de soins intensifs.
Ce débrayage entre dans le cadre du plan d’action lancé le 13 mars dernier par les médecins internes et résidents, qui prévoit l’organisation de trois grèves nationales par semaine pour protester contre leur non-implication dans l’élaboration des textes d’application de la loi 08-22 relative à la création des Groupements sanitaires territoriaux (GST) et l’application de la mobilité spontanée de médecins dans les régions prévue dans le régime des GST.
Les médecins dénoncent l’«ignorance» de leurs revendications
Ces praticiens exigent aussi le maintien de leur statut de fonctionnaire d’État qu’ils «risquent de perdre» avec la création des GST, la réduction de la durée des contrats pour les résidents déjà engagés avec l’État ou avec les CHU à deux ans, au lieu de huit actuellement, pour s’aligner sur cette réforme, ainsi que l’augmentation de la rémunération mensuelle des résidents bénévoles à 12.000 dirhams, contre 3.500 dirhams actuellement, pour s’aligner sur celle des résidents contractuels.
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Contacté par Le360, Dr Anas Alami Idrissi, vice-coordinateur de la Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR), affirme que la commission, qui avait suspendu momentanément les grèves, a tenu trois réunions, le 24 avril, le 23 mai et le 4 septembre dernier, avec le directeur des ressources humaines du ministère de la Santé, à l’issue desquels le responsable avait indiqué que le ministère allait satisfaire «toutes les revendications», notamment leur implication dans les textes d’application des Groupements sanitaires territoriaux.
Toujours selon notre interlocuteur, le responsable leur avait également assuré que les médecins internes résidents accompagneraient le ministère «dans toutes les étapes» de la mise en place de ces GST, et promis la diminution de la durée des contrats des résidents ainsi que l’augmentation des salaires des résidents bénévoles, en coordination avec le ministère des Finances. «Depuis lors, les choses n’ont pas bougé et le ministère de la Santé ignore nos différentes sollicitations pour résoudre rapidement cette crise. Une attitude incompréhensible et inacceptable qui a énervé les médecins internes et résidents et les a poussés à reprendre le mouvement», soutient-il.
D’après Dr Anas Alami Idrissi, ces grèves entraînent une paralysie des Centres hospitaliers universitaires qui ont des compétences de pointe et qui reçoivent de nombreux patients. «Nous sommes la colonne vertébrale des CHU et cette situation nous attriste énormément», déplore le médecin.