En plus de Mohamed El Ouardi, six autres membres de l'équipe dirigeante du groupe Bab Darna sont poursuivis dans le cadre de cette affaire. Sans surprise, le juge d’instruction a décidé d’écrouer celui que l’on décrit comme le cerveau de la plus grande arnaque immobilière de l’histoire du Maroc. El Ouardi fait face à de lourds chefs d’accusation: "falsification de documents officiels" et "complicité", "escroquerie" et "émission de chèques sans provision".
Le scandale de ces projets fictifs, commercialisés entre 2018 et 2019 par cet ex-promoteur immobilier, a laissé sur le carreau plus de 1200 victimes parmi les malheureux réservataires.
Selon des projections avancées par les avocats des victimes, le montant des avances non restituées par le groupe Bab Darna est estimé à plus de 400 millions de dirhams, sans compter 80 millions de dirhams de créances en souffrance cumulées auprès de plusieurs banques.
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Début février dernier, à l’issue d’une longue série d’auditions, la juge d’instruction près le tribunal correctionnel de Aïn Sebaâ a fait état de "son incompétence" dans le traitement de ce lourd dossier, donnant ainsi au procès une nouvelle tournure.
L’affaire a ensuite été transférée à la chambre correctionnelle de la Cour d'appel, après que les faits ont été requalifiés de crimes.
L’avocat de la défense de Mohamed El Ouardi a contesté cette décision, en saisissant la Cour de cassation, qui a finalement confirmé le caractère criminel des faits reprochés aux dirigeants de Bab Darna.
Un nouveau juge d'instruction s’est ensuite saisi de l'affaire, cette fois-ci à la Cour d’appel de Casablanca.
Parallèlement à la comparution du Mohamed El Ouardi ce matin devant le juge d'instruction, une quarantaine de victimes du groupe Bab Darna ont organisé un sit-in devant le siège du tribunal, boulevard des FAR, dans le centre-ville historique de Casablanca.