Une nouvelle cargaison de poisson d’origine inconnue et suspecte a été saisie à Akhfennir, près de Tarfaya, par la gendarmerie royale, dans un camion transportant un important tonnage de poisson dont les trois-quarts ne disposent pas de pièces justificatives.
Dans son édition du vendredi 11 août, le quotidien arabophone Al Akhbar explique que c’est suite à un contrôle méticuleux au niveau d’un barrage que les gendarmes ont remarqué que ledit camion transportait beaucoup plus de poisson que la cargaison mentionnée dans les pièces justificatives. C’est cet écart énorme qui a semé le doute. Ils ont fini par découvrir que seules quatre tonnes de poisson, sur les 15 qu’i transportait, étaient légalement documentées. Il se serait donc agi d’une cargaison considérée comme relevant de la pêche illégale et donc impropre à la commercialisation et à la consommation.
Après l’arrestation du chauffeur du camion, il s’est avéré que ce poisson était effectivement avarié puisqu’il avait été, non pas pêché, mais ramassé en mer dans le sillage de gros navires RSW (Refrigerated Sea Water) par des pêcheurs artisanaux, alors que ce poisson flottait depuis plusieurs jours en surface.
Ces derniers ont débarqué le produit de leur ramassage dans le port de Boujdour pour le vendre illégalement sur les marchés. Selon Al Akhbar, l’examen d’un échantillon de ce poisson saisi par une équipe de l’Office national de la sécurité sanitaire des aliments (ONSSA) a rapidement conclu qu’il était impropre à la consommation et a ordonné son incinération immédiate. Le chauffeur a été présenté au parquet général près la cour d’appel de Laâyoune où il est interrogé.
Cette opération salutaire intervient une semaine seulement, rappelle Al Akhbar, après que la cargaison d’un autre camion a été saisie près de Tan-Tan, soit une demi-douzaine de tonnes de poisson sans le moindre document légal. 6.200 kg de poisson, dont des variétés de grande valeur marchande, ont été finalement brûlés dans une décharge publique puis enfouis sous terre par les autorités.
Deux mois plus tôt, ajoute encore Al Akhbar, des fonctionnaires relevant de l’Office national des pêches à Laâyoune ont été poursuivis en justice par le parquet de Tan-Tan sous les chefs d’accusation de corruption, participation à l’écoulement sur les marchés internes d’un produit alimentaire présentant un grave danger pour la santé des consommateurs, falsification de documents administratifs et usage de faux, entre autres crimes.