Testé pour vous: le frisson ultime du saut en parachute

Lors d'un saut en parachute en tandem, au Parachute air club du Maroc, à l'aéroport de Béni Mellal. (K.Essalak/Le360)

Le 01/03/2025 à 16h58

VidéoFrisson, liberté et adrénaline pure: le saut en parachute promet une expérience inoubliable. Aux côtés de Domitille Kiger, multiple championne du monde de parachutisme, nous avons relevé le défi d’un saut en tandem à 4.000 mètres d’altitude. De la préparation au grand plongeon, vous voici embarqués dans une aventure vertigineuse au-dessus des montagnes de l’Atlas.

Lundi 24 février, à l’aéroport de Béni Mellal. Le décor est posé : d’abord une modeste bâtisse, avec un hall dont la capacité d’accueil se limite à une trentaine de personnes. Quelques dizaines de mètres plus loin s’élève un hangar aménagé où s’entassent divers accessoires bien peu familiers aux néophytes que nous sommes. Ici, ce sont des voiles rangées dans des sacs-harnais, là des combinaisons coupe-vent, et là du matériel de protection, énumère-t-on, avant de nous expliquer que c’est cet attirail dont il faudra s’affubler dans quelques minutes.

Ce faisant, notre regard est attiré par l’autre bout du hangar, dont le pan totalement ouvert donne sur la piste. La vue est un immense rectangle où la ligne d’horizon joint le bleu saturé du ciel au gris du tarmac. Deux petits avions, bien différents de ceux qu’on a l’habitude d’emprunter, y sont stationnés, les hélices, au ronronnement discret, déjà en action.

Nous sommes au Parachute air club du Maroc (PACMA), association sportive fondée en 2000, sur le point de vivre une expérience particulière: un saut en parachute en tandem, guidé par un moniteur aguerri. Mais l’exercice prend ici une tout autre dimension. Aujourd’hui, c’est aux côtés de Domitille Kiger, multiple championne du monde de parachutisme, que nous nous apprêtons à franchir le pas.

À plus de 4.000 mètres d’altitude, face aux majestueux reliefs de l’Atlas, la vue est tout simplement imprenable. Mais ne brûlons pas les étapes, avant de profiter de ce panorama, comptez dix minutes de formation au sol pour appréhender le matériel, le déroulement du saut et l’atterrissage.

Lorsque Le360 a rencontré Domitille Kiger, elle nous a partagé sa vision du courage. «C’est franchir la porte, mais pas n’importe comment», nous a-t-elle expliqué. Avant chaque grand saut, elle mise sur la recherche. Ce «socle de connaissance», comme elle le décrit, est ce qui solidifie son courage. Et effectivement, lorsqu’on met sa méthode en pratique, on comprend vite son raisonnement. Une fois que notre moniteur, prénommé Jonathan, a pris le temps de répondre à toutes nos questions et nous a expliqué les détails du saut, l’expérience paraît tout de suite plus accessible.

Pour beaucoup, ce saut en parachute reste une fantaisie, une aventure folle, mais réalisable pour un nombre réduit d’initiés. Un doute survient: et si la voile principale du parachute ne s’ouvrait pas? Pas d’inquiétude. Le parachute est un dispositif extrêmement sécurisé, composé de la voile principale, de la voile de secours, d’un sac-harnais et d’un système de sécurité. En cas de problème, la voile de secours se déploie automatiquement à une altitude donnée.

Une fois rassurés, nous enfilons notre harnais et montons à bord d’un avion utilitaire pouvant accueillir jusqu’à dix parachutistes… et un pilote. Dos au moniteur, nous décollons pour 15 minutes de montée pour atteindre les 4.000 mètres d’altitude et le point de largage, où nous effectuerons notre saut. Lorsque nous approchons les 3.000 mètres, Jonathan accroche les points d’ancrage de notre harnais au parachute-tandem.

Le réel coup d’envoi arrive avec l’ouverture de la porte de l’avion: le vent frais qui fouette le visage nous ramène brutalement à la réalité. Les parachutistes qui sautent seuls partent en premier, libérant l’espace dans l’avion. Un clignement d’œil suffit pour les voir disparaître dans le vide, happés en une fraction de seconde. Puis, notre tour arrive.

Un acte de foi

Cinq minutes avant d’atteindre l’altitude de saut, Jonathan, notre moniteur, capte notre attention: «Tu veux tenter le saut sportif?» Quitte à se jeter dans le vide, autant vivre l’expérience à fond. Alors, au moment de nous avancer vers la porte de l’avion, de nous mettre en position: mains sur le harnais, jambes dans le vide, tête en arrière. Et la plus profonde inspiration que nos poumons peuvent supporter.

C’est avec un saut périlleux arrière que commence la chute libre, durant laquelle 60 secondes semblent s’étirer à l’infini. Tout au long de la descente, Jonathan ne manque pas de démontrer son aisance dans les airs, enchaînant les acrobaties. Pour les apprentis parachutistes que nous sommes, les sensations ne s’apparentent à rien de connu et, contre toute attente, on n’a pas réellement l’impression de tomber. L’air devient presque palpable, comme lorsqu’on laisse sa main flotter hors de la fenêtre d’une voiture sur l’autoroute.

L’air s’engouffre violemment dans nos poumons, rendant la respiration plus difficile. Notre réflexe? Crier, pour expulser cet excès et retrouver notre souffle. Et puis, au fil des secondes, la peur se dissipe, la lucidité reprend ses droits. Et il ne reste plus qu’à savourer l’instant, sourire scotché au visage, l’adrénaline au débit maximal et le cœur battant à toute vitesse. On en oublierait presque de contempler la beauté du paysage… Heureusement, Jonathan nous fait signe en direction des sommets enneigés de l’Atlas, nous enjoignant de profiter du spectacle.

Descente mouvementée

À cet instant, notre moniteur déclenche l’ouverture de la voile principale et notre vitesse chute brutalement. Presque instantanément, les 200 kilomètres/heure de la descente libre nous semblent déjà loin. Le rythme devient plus clément, nous permettant de retirer nos lunettes de protection et de reprendre une grande bouffée d’air. Mais notre moniteur ne compte pas nous laisser redescendre trop calmement: il nous fait découvrir quelques manœuvres spectaculaires, faisant tourbillonner la voile à répétition pour pomper ce qui reste d’adrénaline dans notre corps.

La sécurité avant tout, Jonathan nous rappelle la posture à adopter pour l’atterrissage. Puis, en un clin d’œil, l’aventure touche à sa fin, aussi vite qu’elle a commencé. Une chose est sûre: en dépit de tous les mots égrenés dans cet article, sachez qu’une telle expérience ne se raconte pas. Elle se vit. Alors, prêts à franchir le pas?

Par Camilia Serraj et Khalil Essalak
Le 01/03/2025 à 16h58

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