C’est un fait que plus personne n’ignore, mais qui vient de faire l’objet d’une analyse détaillée de la part de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Le Maroc fait face à des risques de sécheresse de plus en plus graves, dans le contexte actuel marqué par le changement climatique.
Dans son édition du vendredi 7 juillet, Al Akhbar rapporte que l’Agence internationale de l’énergie a élaboré un rapport sur la situation dans le royaume, dans lequel elle affirme que les défis climatiques auxquels est confronté le pays sont nombreux.
Il y a d’abord l’enchaînement d’années de sécheresse, la multiplication des tempêtes de sable dans les zones sèches, ou encore l’augmentation du niveau de la mer et les inondations. Ces phénomènes constituent de véritables risques pour le Maroc, au même titre que les températures de plus en plus élevées qu’il enregistre.
L’analyse des données historiques permet de conclure que le royaume doit faire face à des risques climatiques et environnementaux de plus en plus importants, faisant remarquer que sur la période s’étalant de 1961 à 2017, le pays est devenu de plus en plus «sec». Al Akhbar détaille ce constat en expliquant que le rapport fait état d’une diminution de 16% de la moyenne annuelle des précipitations enregistrées sur cette période, et cela n’est pas prêt de s’arrêter. En effet, pour l’AIE, cette baisse devrait atteindre les 20% entre 2036 et 2065, et les projections à plus long terme font même état d’un taux de 30%.
Le rapport prédit que face à cette baisse continue des précipitations, le Maroc sera confronté à des périodes de sécheresse de plus en plus intenses, particulièrement dans ses zones centrales et dans le sud. Vers la fin de ce siècle, le royaume pourrait même passer d’un pays avec un climat méditerranéen sur sa côte nord, doux et semi-aride sur sa côte atlantique et désertique dans ses zones intérieures, à un pays dont le climat est globalement aride.
Tous ces changements ont un impact sur le rendement de l’agriculture et sur la production énergétique. En effet, plus les précipitations sont en baisse, moins le pays pourra compter sur la production d’énergie hydraulique.
En parallèle, le rapport de l’AIE fait aussi remarquer que sur la période 1980-2020, le pays a connu des épisodes de fortes précipitations dans des temps très courts, ce qui s’est traduit par des inondations dont les impacts ne sont pas moins importants. Là encore, ces épisodes devraient devenir plus fréquents à l’avenir, ce qui aura des conséquences semblables à celles des épisodes de fortes sécheresses sur la production énergétique. L’AIE en veut pour exemple ce qui s’est passé en 2014 lorsque les inondations qu’ont connues plusieurs villes se sont traduites par des coupures d’électricité, s’étalant dans certaines zones sur plusieurs jours.