Dans une déclaration pour Le360, Lahcen Haddad a dénoncé la violation par Alger du droit de l’ONU sur la mer qui appelle, dans son article 98, aux États «de porter secours, quel que soit la nature des problèmes, aux personnes en difficulté en mer, surtout pour les cas de personnes désarmées». Or, les victimes de ce drame «étaient justement en difficulté lorsqu’ils se sont égarés dans une zone limitrophe proche l’une de l’autre», a estimé le député de l’Istiqlal, parti formant la majorité gouvernementale. Selon le droit international, a poursuivi le politologue, «les autorités algériennes auraient dû présenter obligatoirement une assistance aux victimes».
Ce professeur universitaire a rappelé «une récente opération de secours qu’a entreprise la marine royale marocaine au profit d’une embarcation de pêche algérienne qui était en détresse».
L’Organisation internationale du tourisme (OIT) évoque également dans ses principes, selon Lahcen Haddad, «la protection des touristes». L’Algérie est «signataire de cette convention», a-t-il précisé. Les garde-côtes algériens auraient dû privilégier, selon lui, des mises en garde en appelant les vacanciers à rebrousser chemin. «On ne peut pas tirer délibérément des balles sur un touriste», a-t-il martelé. «La responsabilité des autorités algériennes est donc avérée», a affirmé Lahcen Haddad. Ce dernier a en outre souligné que le parquet d’Oujda a ouvert une enquête judiciaire pour clarifier davantage cette situation. Mais d’ores et déjà, selon les premiers témoignages, «les garde-côtes algériens ont délibérément tiré sur les vacanciers».
Il faut rappeler que ce grave incident est survenu le mardi 29 août 2023 quand le Franco-Marocain, Bilal Kissi et le Marocain Abdelali Mchiouer ont été abattus par les garde-frontières algériens alors qu’ils s’étaient perdus en mer à bord de leurs jet-skis, près de la baie de Saïdia, dans l’espace maritime algérien limitrophe de la côte marocaine. L’armée algérienne a également blessé et interpellé une troisième victime. Ce dernier est Smaïl Snabé, ressortissant marocain domicilié dans la région parisienne, arrêté et incarcéré dans un commissariat de Port Say, village algérien relevant de la ville de Tlemcen. Trois jours après les faits, la dépouille de Bilal Kissi a été inhumée jeudi dernier à Beni-Drar, localité relevant de la province d’Oujda. Quant à la dépouille d’Abdelali Mchiouer, assassiné lui aussi par les militaires algériens, sa famille réclame en vain, pour l’heure, la restitution du corps.