Accusée d’avoir participé à une vaste escroquerie orchestrée par le groupe Bab Darna, l’épouse du PDG Mohamed El Ouardi a été présentée ce samedi devant le tribunal correctionnel de Aïn Sebaâ, et ce, pour la deuxième fois en 24 heures. Hier, le parquet a autorisé le prolongement de sa garde à vue pour approfondir l’enquête.
Selon nos informations, la suspecte est restée encore une fois campée sur ses positions, niant tout lien avec les projets "fictifs" de Bab Darna, affirmant avoir été elle-même arnaquée par son mari.
Interrogée sur son implication dans les projets lancés par l’amicale Sama Al Baida, O.I.F aurait affirmé avoir démissionné en 2017 de cette amicale sans toutefois apporter la moindre preuve étayant ses propos.
En présence de ses quatre avocats et des avocats des victimes (une dizaine), l’épouse du PDG de Bab Darna, s’est évanouie en plein interrogatoire au tribunal, entraînant la suspension de l’audience pendant près de 15 minutes.
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Le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Aïn Sebaa a finalement décidé le renvoi du dossier au procureur général du Roi près la cour d’appel de Casablanca, qui l’a soumis à son tour au juge d’instruction de la même cour. Ce dernier a ordonné la mise en détention préventive de O.I.F à la prison d'Oukacha, en attendant l’enquête détaillée pour évaluer son implication présumée dans cette vaste arnaque immobilière. O.I.F sera poursuivie sous le chef d’inculpation de participation à la falsification de documents et de registres officiels, et de faux et usage de faux.
A noter enfin qu’en marge de la comparution de l’épouse de Mohamed El Ouardi, plus de 30 victimes de Bab Darna ont organisé un sit-in devant le tribunal de Aïn Sebaâ. Les manifestants ont scandé des slogans appelant les autorités à mener les investigations nécessaires pour repérer la destination finale de l’argent dérobé par la bande El Ouardi & Co.
Selon des projections avancées par les avocats des victimes, le montant des avances non restituées par le groupe Bab Darna est estimé à plus de 400 millions de dirhams, sans compter 80 millions de dirhams de créances en souffrance, cumulées auprès de plusieurs banques.