Cette nouvelle mesure, dite de "cash rebate", qui vise avant tout à attirer davantage de productions cinématographiques internationales, doit entrer en vigueur dans les jours à venir. Il s’agit d’augmenter de 20 à 30% la "taxe rebate" (qui se présente sous forme de ristournes) au bénéfice des producteurs internationaux, au titre de leurs dépenses éligibles effectuées au Maroc, pour la production de leurs films.
Le nombre de tournages de longs-métrages étrangers au Maroc a en effet subi, à cause du Covid-19, une baisse vertigineuse en 2020. La pandémie, l'état d'urgence sanitaire, et la fermeture des frontières qui s'en est suivie, ont eu un impact considérable sur les investissements des maisons de productions étrangères.
Contactée par Le360, une source proche du dossier, qui requiert l’anonymat, explique que cette subvention, qui permettra d'attirer de nouveaux tournages au Maroc, intervient dans la mesure où l'investissement de départ est injecté dans l’économie nationale. Cet interlocuteur rappelle aussi que d’autres pays, dont la France, adoptent un système de crédit d'impôts, qui consiste en effet en une incitation fiscale.
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Il faut toutefois savoir que les dépenses éligibles ne peuvent excéder 90% du budget total de la production investie au Maroc et ne peuvent être inférieures à 10 millions de dirhams.
Dans le cas d’une coproduction étrangère-marocaine, les conditions d’éligibilité sont appliquées pour la partie revenant au coproducteur étranger et au budget d’investissement rapatrié et déboursé exclusivement et directement par le producteur étranger au Maroc, comme le précise, par ailleurs, l'arrêté n°2117-18, conjointement signé par les ministres de la Culture et de la Communication et de l’Économie et des Finances, lequel fixe les conditions, les critères et les modalités d’octroi de ce soutien de l'Etat à la production d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles étrangères au Maroc.
Toutes les dépenses éligibles doivent être justifiées par des factures émises par des personnes physiques ou morales établies au Maroc, dotées d'un numéro d'identification fiscale et/ou d'un numéro de patente, selon les termes de cet arrêté, qui indique que la durée minimale du tournage au Maroc doit être de 18 jours, et que lorsque la production de l’œuvre nécessite une construction de décors, la durée minimale comprend les journées consacrées à la construction de ces mêmes décors.
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Interrogé par Le360, Zoubir Bouhout, expert en tourisme et directeur du conseil provincial du tourisme de Ouarzazate, se félicite de cette mesure qui, selon lui, permettra au Maroc de dynamiser sa position concurrentielle. L'expert précise aussi que les tournages étrangers permettent d'exporter des biens de consommation et un modèle culturel, et que leur impact en matière de tourisme est colossal.
Il rappelle, de même, que le Maroc avait instauré en 2017 une subvention, à hauteur de 20%, pour attirer les tournages de films étrangers, qui faisait suite à plusieurs demandes d’opérateurs.
"En 2008, un bureau d’études a réalisé un benchmark de concurrence qui a permis d’identifier que plusieurs pays ont adopté des règlementations fiscales, adaptées au secteur de la production cinématographique et audiovisuelle, visant à favoriser les coproductions internationales et la localisation de tournages ou de prestations de services sur leur territoire", détaille-t-il.
Il était donc important pour le Maroc de mettre en place des mesures incitant à la multiplication des tournages internationaux dans le Royaume et de promouvoir la destination Maroc, comme étant un lieu de tournage fascinant et majestueux, afin de renforcer son attractivité pour accueillir davantage de productions étrangères au Maroc.
Concernant l'intérêt de faire passer la "taxe rebate" à 30%, Zoubir Bouhout explique que cela aura un impact positif sur les productions cinématographiques et audiovisuelles au Maroc à l’avenir, et rappelle que le confinement a permis à plusieurs plateformes de streaming, de voir leur nombre d'abonnés augmenter.
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Par exemple, Netflix a gagné 15,8 millions de nouveaux abonnés payants entre janvier et mars 2020, contre 9,6 millions l'année passée pour la même période. De quoi faire grimper son total d'abonnés à 183 millions, un record pour cette entreprise américaine.
Ces nouveaux records d’abonnés pousseront donc les sociétés de production à augmenter leur productivité, ce qui va générer plus de films produits, plus d’investissements et plus de jours de tournage, argumente Zoubir Bouhout.
"Il y aura sûrement un rebond de l’industrie cinématographique. Il faut donc se préparer à ce prochain boom de production", prévoit-il. Zoubir Bouhout rappelle que ces incitations, qui vont amener de nouvelles productions étrangères au Maroc, permettront également de générer de nouvelles recettes, une rentrée de devises et des emplois directs et indirects, puisque cette industrie est liée à bon nombre d’activités: tourisme, logistique, mais aussi, et entre autres, l'hôtellerie.
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Selon un bilan statistique de 2020, émanant du centre cinématographique marocain (CCM), le tournage de longs-métrages étrangers au Maroc a connu une baisse de 77,49%, avec un total d'investissement de l'ordre de 5,97 millions de dirhams, contre 26,53 millions de dirhams en 2019.
Les courts-métrages ont eux aussi enregistré une baisse, de l'ordre de 59,33%, avec un investissement de 493.777 dirhams contre 1,21 million de dirhams en 2019.
En ce qui concerne les productions étrangères, celles-ci ont également enregistré une baisse importante, de l'ordre de 74,19%, passant ainsi de 504,14 millions de dirhams en 2019 à 130,12 millions de dirhams en 2020. Cette nouvelle incitation fiscale attirera-t-elle de nouvelles productions étrangères dans notre pays?