Son cinéma lui ressemble: imprévisible, plein de doute, théâtral et poétique. C’est ce qu’a tenu à démontrer, une fois de plus, Faouzi Bensaïdi, hier mercredi 29 novembre, au cours de l’hommage qui lui a été rendu dans le cadre de la 20ème édition du Festival international du film de Marrakech.
Lors de son discours, le réalisateur et acteur marocain aux 25 ans de carrière détournait son regard du prompteur où défilait son texte. Fidèle à lui-même, il refusait de se contenter de ce qui était écrit, prédéfini. «Le réalisateur doit transmettre le bruit du monde, et le bruit du monde en ce moment est tragique», a-t-il lâché, en référence aux tristes évènements qui se déroulent actuellement au Proche-Orient. Il achèvera son intervention avec un texte du poète palestinien Mahmoud Darwich.
Cet hommage était l’un des plus émouvants jamais organisés à la Salle des ministres du Palais des congrès depuis le lancement du FIFM en 2001. À l’époque, cela ne faisait pas très longtemps que Faouzi Bensaïdi avait démarré sa carrière d’acteur et de réalisateur. Il en est aujourd’hui à 8 longs métrages réalisés et son prochain film, comme il l’a déclaré en présence de plusieurs personnalités du monde du cinéma, mercredi soir, sera son «premier film».
Pour Faouzi Bensaïdi, le cinéma est en effet un éternel recommencement, et il n’hésite pas à le clamer haut et fort à chaque fois qu’il en a l’occasion. «Je n’ai fait mon premier court métrage qu’à 30 ans, et pour moi c’était une deuxième naissance, aussi importante que celle inscrite sur mes documents officiels. Donc par un simple calcul, mon âge de cinéma est 25 ans», s’est-il décrit.
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Juste avant que le cinéaste prenne la parole et qu’il reçoive son Étoile d’or des mains de son épouse, la comédienne Nezha Rahil, le public présent à l’hommage a eu droit à une saynète, avec du Zajal prononcé par l’un de ses acteurs fétiches: Rabii Benjhaile.
Sur scène, Faouzi Bensaïdi était entouré des comédiens Nadia Kounda, actuellement enceinte de son premier enfant, et Mouhcine Malzi, ainsi qu’Abdelhadi Taleb, Fehd Benchemsi et Hajar Graigaa, trois des acteurs à l’affiche de son dernier film «Déserts», projeté en avant-première au Maroc juste après l’hommage.
Sur scène, comme dans une déclaration pour Le360 juste avant le démarrage de la cérémonie d’hommage, Nezha Rahil, agente de circulation dans «What a Wonderful World», a transmis un message d’amour et d’espoir à son époux: «Que Dieu t’aide. Je serais toujours à tes côtés.»