FIFM. Pour Todd Haynes, «le Festival du film de Marrakech n’a rien à envier à celui de Cannes ou Venise»

Le 07/12/2024 à 17h39

VidéoLe réalisateur américain Todd Haynes, maître du clair-obscur, a été l’un des invités de la 21ème édition du Festival international du film de Marrakech. Également scénariste et producteur, il est l’une des figures majeures du cinéma indépendant américain depuis près de trois décennies. Connu pour ses palettes chromatiques et ses récits entrainants, il revient pour Le360 sur son processus créatif, son dernier film, mais avant tout son expérience à Marrakech.

Les ombres dansantes et les lumières tamisées de ses films ont fait sa renommée depuis presque 30 ans. Todd Haynes, le cinéaste américain à l’esthétique soignée, a posé ses valises à Marrakech pour la première fois à l’occasion du Festival international du film. L’auteur de «Velvet Goldmine», «I’m not there» et «Far from Heaven» nous ouvre les portes de son univers cinématographique.

Dans le cadre somptueux de La Mamounia, Todd Haynes confie son admiration pour Marrakech et son festival. «C’est une ville fascinante, riche de son histoire, de sa culture, de sa beauté et de sa gastronomie. Elle a toujours inspiré les artistes, photographes et cinéastes et la découvrir enfin est un véritable privilège», entame-t-il d’emblée. Pour lui, ce festival, à l’image de Cannes ou Venise, possède une identité propre. «C’est une expérience empreinte de magie, un lieu propice à la célébration du cinéma», exprime-t-il.

«Avant, mes films prenaient beaucoup de temps, car je les écrivais, les développais et faisais des recherches. Mais quand j’ai commencé à accepter des scripts qui m’étaient proposés, comme avec «Carol», tout s’est accéléré», partage-t-il abordant sa dynamique de travail.

À propos de «May December», qui réunit Julianne Moore et Natalie Portman, «le scénario offrait deux personnages féminins complexes et fascinants. Les confier à des actrices capables d’explorer des zones sombres et de repousser les limites était une opportunité rare», dit-il. Haynes ajoute que Charles Melton, interprétant Joe, « apporte un équilibre essentiel et donne une note d’espoir à l’histoire».

Fidèle à son style, Todd Haynes reste un adepte des récits qui ne donnent pas directement de réponse. «J’ai toujours aimé un cinéma qui pose des questions, qui laisse les spectateurs dans un état d’ambivalence et les invite à réfléchir sur le monde», confirme-t-il. Une quête de vérité où la beauté visuelle sublime les dilemmes humains.

«Ce qui m’anime, c’est cette quête de vérité, nourrie par des collaborations avec des partenaires créatifs, pour donner vie à des images puissantes et évocatrices», conclut le réalisateur.

Par Ryme Bousfiha et Adil Gadrouz
Le 07/12/2024 à 17h39