Le Maroc à l’honneur: Abdellah Taïa et Ruben Barrouk dans la première sélection du prix Goncourt

Ruben Barrouk et Abdellah Taïa figurent dans la première sélection du prix Goncourt 2024.

Ruben Barrouk (à gauche) et Abdellah Taïa figurent dans la première sélection du prix Goncourt 2024.

Mardi 3 septembre, l’Académie Goncourt a dévoilé sa première sélection des seize romans en lice pour le prix littéraire qui sera décerné le 4 novembre. Le Maroc y occupe une place de choix avec deux romans qui le mettent à l’honneur.

Le 03/09/2024 à 15h03

Le jury du prix Goncourt, présidé par Philippe Claudel et composé de Didier Decoin, Françoise Chandernagor, Camille Laurens, Paule Constant, Pierre Assouline, Christine Angot, Pascal Bruckner, Eric-Emmanuel Schmitt et Tahar Ben Jelloun a dévoilé le 3 septembre la première sélection du prestigieux prix.

Parmi les auteurs sélectionnés, l’écrivain marocain Abdellah Taïa, avec son nouveau roman, «Le bastion des larmes», publié aux éditions Julliard, et Ruben Barrouk, écrivain d’origine marocaine, qui présente son premier roman, «Tout le bruit du Guéliz», aux éditions Albin Michel, et s’impose comme la révélation de cette première sélection. À leurs côtés, des auteurs confirmés, tels que Sandrine Collette, Kamel Daoud, Gaël Faye, Hélène Gaudy, Maylis de Kerangal…

Le Maroc, héros de deux romans

Dans le nouveau roman de Abdellah Taïa, Youssef, un professeur marocain exilé en France depuis un quart de siècle, revient à Salé, sa ville natale, à la mort de sa mère pour liquider l’héritage familial. Son passé ressurgit alors, mêlant souffrances et bonheur de vivre alors que celui-ci se remémore Najib, son ami et amant de jeunesse au destin tragique. Un roman qui traite des thématiques chères à Abdellah Taïa, parmi lesquelles la famille nombreuse, la pauvreté, l’homosexualité, l’exil et la ville de Salé, qui y campe l’un des personnages principaux.

Dans «Tout le bruit de Guéliz», son premier roman, Ruben Barrouk, retrace le voyage qui l’a mené en 2022 sur les traces de sa famille séfarade à Marrakech, où vit sa grand-mère, personnage principal de ce premier roman. L’intrigue se déroule dans le quartier de Guéliz, dans l’appartement d’une vieille dame, marocaine de confession juive, ancienne coiffeuse du Tout-Marrakech. Un mystérieux bruit la hante et la tourmente, nuit et jour, suscitant l’inquiétude de son fils et de son petit-fils qui vont quitter Paris pour Marrakech afin de mener l’enquête. Un beau roman, émouvant, qui parle de l’exode, des traditions, des liens qui se font et se défont et des origines perdues.

Les deuxième et troisième listes du jury seront dévoilées le 1er et le 22 octobre, avant la remise du prix Goncourt le 4 novembre, au restaurant Drouant.

La sélection par ordre alphabétique des auteurs:

Ruben BARROUK, «Tout le bruit du Guéliz» (Albin Michel)

Thomas CLERC, «Paris musée du XXIe siècle» (Les éditions de Minuit)

Sandrine COLLETTE, «Madelaine avant l’aube» (JC Lattès)

Kamel DAOUD, «Houris» (Gallimard)

Gaël FAYE, «Jacaranda» (Grasset)

Hélène GAUDY, «Archipels» (L’Olivier)

Philippe JAENADA, «La désinvolture est une bien belle chose» (Mialet-Barrault)

Maylis de KERANGAL, «Jour de ressac» (Verticales)

Étienne KERN, «La vie meilleure» (Gallimard)

Emmanuelle LAMBERT, «Aucun respect» (Stock)

Rebecca LIGHIERI, «Le Club des enfants perdus» (P.O.L)

Carole MARTINEZ, «Dors ton sommeil de brute» (Gallimard)

Thibault de MONTAIGU, «Cœur» (Albin Michel)

Olivier NOREK, «Les guerriers de l’hiver» (Michel Lafon)

Jean-Noël ORENGO, «Vous êtes l’amour malheureux du Führer» (Grasset)

Abdellah TAÏA, «Le bastion des larmes» (Julliard)

Par Zineb Ibnouzahir
Le 03/09/2024 à 15h03