C’était hier, lundi 20 mars 2023, que le public a eu, pour la première fois, droit à la présentation du recueil Les cuistots du ramadan. Une idée originale du juif marocain Nissim Samuel Kakon qui ne cesse de multiplier les projets socioculturels en faveur du Royaume et de son rayonnement à l’international.
Fier de ses origines marocaines, Nissim Samuel Kakon indique avoir conçu ce livre pour préserver les traditions et les valeurs qu’il chérit tant. «Si nous n’agissons pas pour les sauvegarder, elles se perdront au nom de la modernité et des nouvelles technologies. Nous avons tous à cœur de transmettre à nos enfants ce que nous avons appris de nos parents, indépendamment de nos croyances», dit-il.
Quant au choix du ramadan, Nissim Samuel Kakon explique qu’il existe de nombreuses similitudes entre l’islam et le judaïsme, notamment en ce qui concerne les motivations du jeûne. Les deux religions considèrent que l’abstinence a pour but de purifier le corps et l’âme des croyants, afin de les élever spirituellement et de les rapprocher du Créateur, fait-il observer.
Pour sa part, Mouna Izddine, auteure principale de ce livre, relève que ce recueil est composé de 29 histoires courtes et illustrées autour du mois de ramadan et de ses belles valeurs. Chaque récit est accompagné d’une recette du pays conté, où tout un chacun se reconnaîtra, quelles que soient sa confession ou ses croyances.
Elle fait observer que chaque histoire narrée débouche sur une morale et se clôture par un proverbe ou un dicton tiré du patrimoine culturel du pays où celle-ci se déroule.
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Les cuistots du ramadan est le fruit de voyages aux quatre coins du monde. Ses auteures Mouna Izddine, Fatéma Chahid, Intissar Nafzaoui en sont revenues avec un constat évident: s’il n’existe pas une cuisine islamique à proprement parler, on trouve dans chaque contrée ou communauté musulmane des plats spécifiques au mois de ramadan.
De la même façon que l’islam s’est fondu dans les cultures des pays qui l’ont adopté, les cuisines ramadanesques se sont imprégnées des couleurs et des saveurs des civilisations antérieures ou contemporaines de l’islamité. Plus qu’un simple assemblement d’ingrédients, la cuisine de ramadan est le témoin exquis de ces alchimies humaines, font-elles savoir.
Une cuisine nocturne, sans prétention ou raffinée, mais toujours savoureuse et conviviale, car guidée par le souci du partage et de l’hospitalité, fondamentaux de ce mois de jeûne et d’abstinence diurne, à côté de la prière et de la méditation. Autant de rituels propices à la purification du corps et de l’âme, à l’élévation spirituelle et donc au rapprochement avec le Créateur, car ramadan est aussi bien un mois de retrouvailles avec ceux qui nous entourent qu’un retour sur soi, préalable à la recherche de la paix intérieure.