Récit, casting, anecdotes de tournage... «Les évadés de Tindouf» raconté par Abdelhak Najib

Première projection à Rabat du film “Les évadés de Tindouf” de Najib Abdelhak, mercredi 26 février 2025. (Y.Mannan/Le360)

Le 01/03/2025 à 17h25

VidéoAprès une avant-première réussie à Casablanca en novembre dernier, le film «Les évadés de Tindouf» a été projeté pour sa deuxième fois en salle, mercredi 26 février, cette fois-ci pour le public de Rabat. Entretien avec Abdelhak Najib, le réalisateur.

Abdelhak Najib, connu pour être journaliste, romancier et critique de cinéma, a récemment franchi une nouvelle étape dans sa carrière en se lançant dans la production et la réalisation cinématographique. Après une première à Casablanca, son premier long-métrage, «Les évadés de Tindouf», a été projeté pour la seconde fois à Rabat le mercredi 26 février. Ce film marque son entrée remarquée dans l’univers du 7ème art, avec un casting solide réunissant des acteurs confirmés comme Driss Roukhe et Mohamed Choubi, ainsi que de jeunes talents prometteurs tels que Kamal Haimoud, Karim Oujil, Mohamed Simoka et Yassine Abdelkader. Dean Mountaki, Imane Kendili (également productrice) et Alia Bencheikh viennent appuyer la liste.

«J’ai rencontré des personnes qui ont enduré des années de torture à Tindouf, mais leur résilience est devenue une forme de résistance. Ce film raconte leur histoire de manière romancée, tout en restant fidèle à leurs expériences réelles», entame Abdelhak Najib autour de sa motivation principale derrière le film. «Depuis la première projection à Casablanca, des survivants des geôles de Tindouf se sont reconnus dans le film et c’était ma plus belle récompense», partage le réalisateur.

«Nous avons tourné dans des conditions extrêmes près de Guelmim, par 49 degrés en plein mois d’août», rappelle Abdelhak Najib. «Nous avions ramené des serpents et scorpions que nous avions préalablement testés pour les besoins du film, qui se sont emmêlés à d’autres rencontrés dans le désert», raconte-t-il. «On a donc une scène où un détenu marocain sera enfermé avec un serpent… eh bien ce serpent, on n’a jamais su s’il était venimeux ou pas, tout ce qu’on sait c’est que l’acteur en est sorti sain et sauf», rassure-t-il avec humour.

«Un autre jour où l’on tournait des scènes en cherchant des moyens techniques pour filmer l’ambiance de nuit, nous avions été surpris par un beau ciel étoilé et la lune qui est venue nous éclairer comme par magie», se remémore-t-il. «C’est là qu’un homme est apparu de nulle part et nous a dit que notre film est tellement béni que même la lune y est apparue», évoque-t-il anecdotiquement.

«Mais ce ne serait plus drôle que la fois où une famille nombreuse est passée nous regarder pendant le tournage pour nous dire plus tard que la maison dans laquelle on filmait était la leur et qu’ils l’avaient quittée car elle serait hantée», ajoute-t-il.

Concernant ses projets futurs, Najib Abdelhak confie qu’il en a deux à venir. «Le premier, intitulé “Cannabis”, explore une série de meurtres mystérieux dans le nord du Maroc, dévoilant une histoire complexe à travers deux enquêtes parallèles et des rebondissements inimaginables», annonce le réalisateur.

«Le second “Gaza”, suit l’histoire d’un jeune Palestinien –interprété par un acteur lui-même palestinien lauréat de la plus grande école de cinéma de Paris– déterminé à libérer sa sœur d’un camp israélien. Ce film se concentre sur l’intimité de leur relation comme uniques protagonistes dans un huis clos», déclare Abdelhak Najib, révélant ses plans pour l’été.

Dans ce film, Driss Roukhe est du côté des méchants. «J’ai tenté d’incarner l’un de ces bourreaux, ceux qui ont cherché à briser la psyché, l’esprit et l’humanité des prisonniers marocains. J’ai voulu être impitoyable pour exprimer la cruauté dont ces geôliers font preuve à l’égard des détenus, qu’ils soient à Tindouf ou dans d’autres camps à travers le monde», exprime-t-il.

«Il y a toujours une empreinte psychologique lorsqu’on interprète des rôles aussi intenses. Ce n’est pas simple de donner vie à des histoires si lourdes, qui peuvent être déprimantes sur les plans émotionnel, social, personnel, culturel et artistique», affirme Roukhe sur l’impact du film. «En incarnant des personnes réelles, on raconte aussi leur véritable souffrance et, en filigrane, la manière dont l’être humain peut devenir un instrument de torture pour ses semblables», conclut-il.

Par Ryme Bousfiha, Yassine Mannan et Abderrahim Et-Tahiry
Le 01/03/2025 à 17h25

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