Etre durable ou ne pas être… C’est en quelque sorte tout l’enjeu de l’évolution future du secteur textile au Maroc.
Ce thème a fait l’objet d’une conférence-débat organisée par le Groupe Horizon Press en partenariat avec la Société financière internationale (IFC), lors du salon Maroc in Mode (MIM).
Ses principaux enseignements ont été analysés par Les Inspirations Eco, ce lundi 15 mai. Une étude thématique a d’ailleurs été réalisée par IFC, sur le thème suivant: «du linéaire au circulaire: perspectives pour l’industrie marocaine du textile».
L’accent mis par l’UE sur la durabilité aura de profondes répercussions sur de nombreux secteurs d’activité dans le monde.
D’ici 2030, tous les produits textiles mis sur le marché de l’UE seront durables, réparables et recyclables, et seront fabriqués dans une large mesure à partir de fibres recyclées, exemptes de substances dangereuses. Ils seront aussi produits dans le respect des droits sociaux et de l’environnement.
L’industrie textile est l’un des moteurs de l’économie marocaine: «en 2021, elle représentait 15% du PIB industriel et 11% des exportations, et employait directement 200.000 personnes. L’Europe s’avère être aussi le premier client du pays, vers laquelle la majorité de la production est exportée. Selon les derniers chiffres officiels, pour les trois premiers trimestres de 2022, le Maroc aura exporté 3,8 milliards d’euros de textiles vers le bloc européen en 2022», rappelle le quotidien.
Si le Maroc parvient à se conformer à la réglementation de plus en plus contraignante de l’UE en matière de circularité et de durabilité, la Société financière internationale (IFC) estime qu’il pourra augmenter ses exportations vers l’Union et sa part de ce marché à mesure que les acheteurs modifient leurs stratégies d’approvisionnement et que les marques recherchent une plus grande proximité entre fournisseurs et magasins.
Citée par Les Inspirations Eco, Fatima-Zahra Alaoui, directrice générale de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith) le confirme: «l’urgence dans les objectifs du secteur textile marocain réside dans la mise à niveau, (…) dans l’objectif de se préparer et d’anticiper les réglementations qui seront mises en place, qui in fine, si le secteur n’est pas prêt, seront des barrières à l’entrée de nos marchés traditionnels. L’industrie textile nationale est à 75% orientée à l’export. Cette mise en conformité est une nécessité pour assurer la durabilité de l’industrie».
Parmi les actions proposées dans cette étude, celle de l’opportunité de collaborer étroitement avec l’UE et ses représentations pour le commerce international, en vue d’obtenir des conseils et de solliciter des financements pour appuyer la transition, cibler les filières textiles dans lesquelles le Royaume dispose d’un avantage comparatif, ou encore investir davantage dans l’innovation et la technologie afin d’améliorer l’avantage concurrentiel du pays.