En plus de ses fournisseurs traditionnels comme l’Espagne, le Brésil et la Roumanie, le Maroc vient de signer un protocole sanitaire avec le Conseil australien des exportateurs de bétail (ALEC), permettant l’importation de bétail. C’est ce qu’indique le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 17 janvier, soulignant que ce protocole, conclu avec l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ouvre aux importateurs marocains l’accès au marché australien. Toutefois, il ne s’agit pas d’un accord commercial formel entre les deux pays, mais simplement d’une ouverture du marché australien aux importateurs marocains, précise le quotidien.
Traditionnellement, le Maroc importe ses bovins principalement d’Espagne et du Brésil, tandis que les ovins proviennent majoritairement d’Espagne et de Roumanie. Ce nouveau partenariat élargit les options disponibles pour répondre à la demande croissante.
Cité par le quotidien, Mark Harvey-Sutton, PDG de l’ALEC, a expliqué que ce partenariat vise à répondre aux besoins du marché marocain, notamment pour reconstituer un cheptel local fortement impacté par la sécheresse. Il ajoute que cette ouverture bénéficiera aux producteurs de moutons d’Australie-Occidentale et constitue un développement positif pour les deux nations.
Cette initiative coïncide avec l’approche de la fête du sacrifice, prévue en juin prochain, «alors que la production nationale ne suffit plus à satisfaire la demande locale en bovins et ovins», lit-on. Ces six dernières années, le cheptel marocain a été sévèrement touché par la sécheresse, provoquant une pénurie d’eau, un manque de fourrage et une hausse des prix des aliments pour bétail. Ces conditions ont poussé de nombreux éleveurs à abattre leurs animaux.
Pour pallier ces déficits, le Maroc a intensifié ses importations. Selon l’Office des changes, les importations d’animaux vivants entre janvier et novembre 2024 ont enregistré une hausse de 83,1 % par rapport à la même période en 2023, atteignant un montant total de 4,84 milliards de dirhams.
Parallèlement, une campagne nationale de recensement des ovins et caprins, lancée en décembre 2024, se poursuit dans toutes les régions. Cette opération vise à collecter des données actualisées sur le cheptel national, incluant sa composition, ses races et sa répartition géographique. Ces informations permettront aux autorités publiques de mieux planifier la reconstitution et la préservation du cheptel. Elle est pilotée par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec l’Association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANOC), contribuant également au suivi de la filière des viandes rouges.