L’apparition de la maladie hémorragique épizootique, qui s’attaque aux troupeaux de vaches dans plusieurs pays européens (France, Espagne, etc.), et qui se traduit par de l’anorexie et une détresse respiratoire, n’en finit pas de susciter des remous au-delà des frontières de l’UE. Au Maroc, des rumeurs circulent depuis quelques jours faisant état d’une suspension des importations de bovins en provenance des pays touchés par cette pathologie.
Contactée par Le360, une source autorisée auprès de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) assure que le Maroc a maintenu ses importations de bovins, destinées tant à l’abattage qu’à l’engraissement, en provenance d’Europe, mais à condition qu’elles soient mises en quarantaine.
«La porte est toujours ouverte aux importations, mais sous une vigilance accrue. Ces mesures sont effectives depuis le 15 novembre. Les autorisations d’importation délivrées avant cette date restent valides, et l’Office reste attentif à toute anomalie», affirme-t-on.
«La mise en quarantaine des bovins importés, tant au niveau des pays exportateurs qu’au Maroc, permettra de barrer la route à toute maladie transmissible», explique de son côté M’hammed Karimine, président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR).
L’année dernière, l’état sanitaire des bovins dans les pays exportateurs était stable et sans risques, ce qui justifiait la suppression de la quarantaine pour réduire les coûts. «Maintenir un animal en quarantaine augmente, en toute logique, ses coûts d’entretien, et face à la nécessité de répondre au problème du prix élevé de la viande, il était crucial d’essayer d’économiser les frais à tous les niveaux où une réduction de frais était faisable», ajoute-t-il.
Chaque pays a un certificat particulier suivant sa situation sanitaire
M’hammed Karimine souligne, par ailleurs, que chaque pays a un certificat particulier suivant son état sanitaire. «Selon le statut sanitaire de chaque pays, l’ONSSA émet un certificat pour assurer que les bovins importés soient exempts de maladies pouvant se propager au Maroc», poursuit le président de la FIVIAR.
Quant à la possibilité d’abattage des bovins d’engraissement importés, durant leur quarantaine au Maroc, les services vétérinaires régionaux sont en mesure d’autoriser cette opération, mais sous certaines conditions. Concrètement, ces bovins doivent être dotés d’un document délivré par les services vétérinaires régionaux et acheminés exclusivement vers des abattoirs sous contrôle vétérinaire rigoureux, où un procès-verbal d’abattage doit être établi par le service vétérinaire provincial ou préfectoral. «Cette procédure assure un abattage dans des conditions optimales», selon M’hammed Karimine.
Pour le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges, la mise en œuvre de ce dispositif de sécurité est essentielle pour garantir la santé du bétail au Maroc et pour assurer la continuité de l’approvisionnement du marché national dans de bonnes conditions.