Le Maroc, déjà reconnu pour son leadership en matière d’énergies renouvelables, s’impose aujourd’hui comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale. C’est ce que précise l’expert marocain de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Khalid Laraki, dans une tribune publiée dans le quotidien L’Opinion du 10 mars. Grâce à un ensoleillement exceptionnel et de vastes étendues désertiques propices à la production d’énergie solaire et éolienne, le Royaume se positionne en fournisseur stratégique d’énergie propre pour l’Europe.
Le projet Xlinks, d’un montant dépassant les 20 milliards de livres sterling, marque un tournant décisif dans la collaboration énergétique entre le Maroc et l’Europe, lit-on. Ce projet ambitieux vise à relier le Maroc au Royaume-Uni via un réseau de câbles sous-marins haute tension, transformant ainsi le pays en une véritable «centrale électrique» pour l’Europe.
Considéré comme l’un des plus grands projets énergétiques transcontinentaux du XXIe siècle, Xlinks a pour objectif d’acheminer de l’énergie 100% renouvelable produite au Maroc vers le Royaume-Uni. Pour ce faire, un réseau de 3.800 kilomètres de câbles sous-marins traversera le Portugal, l’Espagne et la France, garantissant une alimentation en énergie verte à environ 7 millions de foyers britanniques.
Avec plus de 90.000 tonnes d’acier nécessaires à sa construction, ce projet représente un défi technique et logistique colossal. Initialement estimé à 18 milliards de livres sterling, son coût total pourrait atteindre 24 milliards en raison de l’inflation des matières premières et des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. La mise en service de ces infrastructures devrait débuter en 2026.
Le Maroc ne se contente pas d’accueillir le projet Xlinks, ajoute Khalid Laraki dans L’Opinion: il est à l’avant-garde de la révolution énergétique. Le pays s’appuie sur des infrastructures de pointe comme la centrale Noor à Ouarzazate, l’une des plus grandes centrales solaires du monde, et investit massivement dans l’éolien. Son excédent de production en énergie verte lui permet désormais d’exporter une électricité propre et fiable, répondant aux ambitions climatiques européennes.
En se positionnant comme un hub énergétique, le Maroc consolide son rôle stratégique dans l’approvisionnement de l’Europe en énergies renouvelables. Ce leadership lui permet non seulement de contribuer aux objectifs climatiques globaux, mais aussi de stimuler son développement économique.
Au-delà de ses retombées énergétiques, le projet Xlinks est une aubaine pour l’économie marocaine. Il générera plus de 2.000 emplois permanents dans divers secteurs stratégiques: construction, maintenance des infrastructures, fabrication des câbles sous-marins et ingénierie des énergies renouvelables. Cette dynamique favorisera le transfert de compétences et l’essor de l’expertise locale dans les technologies vertes.
De plus, la position géographique du Maroc, à proximité immédiate de l’Europe, lui confère un avantage compétitif unique. Son ambition énergétique s’inscrit dans une stratégie plus large de développement industriel et d’intégration aux marchés européens, faisant du royaume un acteur incontournable de la transition énergétique mondiale.
Le soutien du gouvernement britannique, qui a qualifié Xlinks de projet d’«importance nationale», témoigne de la solidité du partenariat entre le Maroc et l’Europe. Ce projet s’inscrit dans une vision plus large de diversification énergétique du Royaume-Uni, en quête d’une indépendance énergétique accrue et d’une réduction drastique de son empreinte carbone.
Avec une énergie 100% renouvelable et fiable, issue des ressources naturelles marocaines, Xlinks pourrait bien inspirer d’autres initiatives similaires à l’échelle mondiale. Ce modèle d’interconnexion énergétique pourrait servir de référence à d’autres nations cherchant à concilier sécurité énergétique et transition écologique, conclut l’expert.
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