L’activité au port de Casablanca perturbée par la grève des transporteurs

Des poids-lourds alignés à proximité de l'entrée du port de Casablanca, dans le cadre du mouvement de grève décidé par les transporteurs le 19 février 2025. (Le360)

La suspension de l’application des panneaux signalétiques interdisant l’accès des poids lourds au centre-ville de Casablanca n’a pas dissuadé les transporteurs routiers de mener leur grève, ce mercredi 19 février, accompagnée d’une opération «port mort».

Le 19/02/2025 à 13h29

La levée temporaire des interdictions d’accès au centre-ville de Casablanca pour les poids lourds n’aura pas suffi pour faire revenir les transporteurs routiers sur leur décision de suivre le mouvement de grève, prévu ce mercredi 19 février et accompagné d’une action de «port mort».

Chef de file de ce débrayage, la Fédération du transport et de la logistique (FTL), qui revendique la représentativité de la majorité des transporteurs desservant le port de Casablanca, s’est félicitée du succès de la mobilisation de ses membres. «À l’exception de quelques camions qui retournent avec des conteneurs vides, l’activité du transport au port de Casablanca est à l’arrêt», assure un membre de la Fédération marocaine du transport routier aux ports, membre de la FTL, qui affirme que le taux de participation à la grève aurait dépassé les 98%.

Une meilleure concertation avec la profession

Toutefois, les associations de transporteurs membres de l’Union générale des entreprises et professions (UGEP), qui faisaient initialement partie du mouvement de contestation, n’ont finalement pas adhéré au mouvement de grève. «Le wali de la région Casablanca-Settat a fait preuve de bonne volonté. Il s’est montré compréhensif face aux doléances des transporteurs et a demandé de surseoir à l’application des nouvelles restrictions d’accès des poids lourds au centre-ville», nous confie Moulay Ahmed Afilal, président de l’UGEP.

Pour les dirigeants de la FTL, «le problème ne se règle pas en dissimulant ces panneaux signalétiques dans un emballage plastique. L’annulation de ces restrictions doit être actée par un arrêté gouvernoral». Mieux, la fédération affiliée à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) demande à être associée aux futures décisions liées à la régulation des déplacements urbains. «Nous souhaitons avoir une visibilité, toute décision doit être partagée avec les professionnels les plus représentatifs», renchérit Abdelilah Hifdi, président de la FTL.

L’installation de panneaux de signalisation interdisant l’accès des poids lourds au centre-ville de Casablanca, actée le 26 avril 2024 par une décision préfectorale, est censée couronner un long chemin parcouru par les autorités de la ville. Les véhicules concernés par les opérations d’import-export sont autorisés à emprunter uniquement la porte 6, connectée directement à la nouvelle route maritime qui relie le port à la desserte nord de l’autoroute urbaine de Casablanca.

Une mesure décriée par les opérateurs

Cette décision est depuis confrontée à la résistance de certains opérateurs économiques, dont les transporteurs routiers, qui y voient une source de surcoût à cause de l’allongement des trajets, notamment pour les transporteurs en provenance du sud de Casablanca. Elle n’a pas non plus été du goût des entreprises installées dans la zone industrielle des Roches noires.

Les opposants aux restrictions estiment que cette mesure aurait gagné en pertinence si les 8 zones logistiques autour de Casablanca, promises dans la stratégie nationale logistique, étaient déjà prêtes. Cela aurait permis d’avoir une massification des marchandises au niveau de ces zones, avant de les distribuer avec des camions de petit tonnage dans le centre-ville. Or, jusqu’à ce jour, hormis l’investissement de l’opérateur public SNTL à Zenata, ces zones logistiques se font toujours attendre.

Par Wadie El Mouden
Le 19/02/2025 à 13h29

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

0/800