Habituellement très animé, le marché L’baladia, à Casablanca, voit son activité connaître un ralentissement significatif depuis quelques jours. Et pour cause, la flambée des prix des viandes rouges pèse lourdement sur les budgets des ménages, particulièrement ceux à revenus limités, qui se voient contraints de se tourner vers des alternatives alimentaires moins coûteuses.
Interrogé par Le360, un boucher a attribué cette hausse aux multiples épisodes de sécheresse que le Maroc a subis ces dernières années, affectant considérablement les troupeaux de bovins, d’ovins et de camélidés. «La réduction des troupeaux a induit une augmentation des coûts de production, exacerbée par la hausse des prix des aliments pour animaux et les frais de transport, influencés par les fluctuations des prix des carburants», détaille-t-il.
Résultat, les prix actuels des viandes varient considérablement: le kilo de viande ovine se vend entre 130 et 150 dirhams, alors que les tarifs de la viande bovine oscillent entre 100 et 120 dirhams le kilo. «Ces prix élevés dissuadent de nombreux clients, qui réduisent leurs achats ou excluent tout simplement la viande de leur panier», fait remarquer une bouchère de la place.
Face à cette situation, plusieurs éleveurs ont été contraints de mettre la clé sous le paillasson, incapables de supporter les coûts croissants des aliments pour animaux, en hausse constante depuis plusieurs mois, à l’international comme sur le marché local. Le déclin des troupeaux est devenu aussi palpable que préoccupant, déplore un troisième boucher.
Dans ce contexte d’inflation, les bouchers du marché L’baladia lancent un appel aux responsables du secteur et à la tutelle, réclamant une intervention urgente pour juguler la flambée des prix. Le soutien proposé pourrait inclure des subventions pour les éleveurs, une révision à la baisse des prix des aliments pour bétail, ainsi que des mesures pour stabiliser les coûts de transport.
Des actions qui, si elles sont activées, permettraient de ramener les prix à des niveaux plus accessibles et, par ricochet, pousser les consommateurs à reprendre le chemin des marchés.