L’Espagne a la cote avec le Maroc. C’est ce qu’indique le quotidien L’Economiste dans son édition spécial Aïd Al-Adha, précisant qu’en 2023, Madrid a consolidé sa position en tant que principal fournisseur de biens et services du Maroc, avec une part de marché de 15,7%, et en tant que premier client commercial, recevant 22,5% des exportations marocaines.
«Au cours de l’année précédente, les exportations espagnoles vers le Maroc ont atteint un sommet historique de 12,146 milliards d’euros, marquant une augmentation de 3% par rapport à 2022. Cette hausse positionne le Maroc comme le 8e client de l’Espagne, absorbant 3,2% du total des exportations espagnoles, ce qui en fait le troisième marché non européen le plus important pour l’Espagne, après les Etats-Unis et le Royaume-Uni», lit-on.
Cependant, le premier trimestre de 2024 montre une tendance inverse avec une baisse de 6,2% des exportations espagnoles vers le Maroc, passant de 3,250 milliards d’euros à 3,048 milliards d’euros. Cette baisse s’inscrit dans un contexte où les exportations globales espagnoles ont chuté de 9%, bien que les importations totales marocaines aient augmenté de 3%.
«Par ailleurs, les importations espagnoles en provenance du Maroc ont continué à croître, atteignant 9,032 milliards d’euros en 2023, soit une hausse de 4% par rapport à 2022. Pour le premier trimestre de 2024, elles ont encore augmenté de 4%, atteignant 2,492 milliards d’euros. En dépit des aléas conjoncturels, ces chiffres montrent que les produits marocains, notamment les vêtements, les fruits frais, et les automobiles, trouvent de plus en plus leur place sur le marché espagnol», ajoute L’Economiste.
Aussi, l’analyse sectorielle du commerce bilatéral révèle-t-elle des variations significatives. Les exportations espagnoles de composants automobiles vers le Maroc ont augmenté de 14,3%, tandis que celles de combustibles et lubrifiants ont chuté de 26,7%. En revanche, les importations espagnoles de vêtements marocains ont augmenté de 9,7% et celles de fruits frais de 19%. L’évolution du commerce bilatéral entre le Maroc et l’Espagne au premier trimestre de 2024 met en lumière la nécessité cruciale de diversifier les exportations.
La dépendance à quelques secteurs peut rendre l’économie vulnérable aux fluctuations du marché global. Par exemple, bien que les composants automobiles espagnols aient vu une hausse notable de 14,3%, les exportations de combustibles et lubrifiants ont chuté de 26,7%. Cela montre que se reposer sur un petit nombre de produits peut exposer les deux économies à des risques significatifs en cas de perturbations dans ces secteurs spécifiques.
«En revanche, en ce qui concerne l’augmentation de 19% des exportations marocaines de fruits frais vers l’Espagne et de 22,9% des légumes frais montre un potentiel inexploité dans le secteur agricole. En se concentrant sur la diversification, le Maroc pourrait non seulement stabiliser ses revenus d’exportation mais aussi stimuler l’innovation et la croissance économique dans divers secteurs», relève le quotidien.