Maroc-Égypte: nouvelle guerre commerciale

Les drapeaux du Maroc et de l'Égypte.

Le Maroc et l’Égypte connaissent des tensions commerciales croissantes, menaçant leur accord de libre-échange. Une réunion ministérielle est prévue à Rabat pour rééquilibrer les échanges et résoudre les différends.. Le360

Revue de presseLe Maroc et l’Égypte connaissent des tensions commerciales croissantes, menaçant leur accord de libre-échange. Une réunion ministérielle est prévue à Rabat pour rééquilibrer les échanges et résoudre les différends, notamment liés aux restrictions sur les exportations marocaines. Le Maroc a déjà réagi en instaurant des taxes et en ouvrant une enquête antidumping. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/02/2025 à 21h38

La guerre commerciale en cours entre le Maroc et l’Égypte a précipité l’organisation d’une réunion ministérielle à Rabat afin de sauver l’accord de libre-échange de l’effondrement. C’est ce qu’indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 27 février. Une délégation égyptienne de haut niveau, dirigée par le ministre égyptien du Commerce, est attendue cette semaine au Maroc pour contenir les signes avant-coureurs d’une crise commerciale entre les deux pays, liés par un accord de libre-échange dans le cadre de l’Accord d’Agadir, incluant également la Tunisie et la Jordanie.

C’est ce qu’a révélé une source officielle de haut rang au quotidien, précisant qu’après des réunions techniques, il a été décidé de tenir une rencontre au niveau ministériel afin de réexaminer l’accord de libre-échange et de garantir un équilibre dans les échanges commerciaux entre les deux pays.

Cette décision intervient dans un contexte de vives tensions médiatiques concernant un différend commercial entre les deux pays, qui aurait conduit, selon des médias égyptiens, à la suspension de l’entrée de certains produits égyptiens dans les ports marocains, en réponse aux obstacles imposés par l’Égypte aux exportations marocaines, notamment les voitures, sous prétexte qu’elles ne répondent pas aux normes.

Cependant, la même source a minimisé l’ampleur du problème, déclarant: «Il n’y a ni guerre commerciale ni quoi que ce soit du genre… Des problèmes surgissent de temps en temps. Il est vrai que le Maroc enregistre un déficit commercial avec l’Égypte et que des obstacles se posent à nos exportations… Mais nous sommes actuellement en train de contenir la situation dans le cadre des relations distinguées qui unissent les deux pays.»

La réunion prévue présentera une occasion de réévaluer l’accord commercial entre les deux pays afin de garantir les droits de chaque partie, selon la même source.

Ce n’est pas la première fois qu’un conflit commercial éclate entre les deux pays. Sous le précédent gouvernement, l’Égypte avait déjà mis en place des restrictions sur certains produits marocains, qui étaient restés bloqués dans les ports égyptiens, notamment les voitures, sous prétexte qu’elles ne respectaient pas les normes. Cela avait nécessité l’intervention de l’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, auprès de la partie égyptienne pour clarifier la situation conformément aux dispositions de l’accord de libre-échange.

«L’argument selon lequel les voitures marocaines et d’autres produits ne respecteraient pas les normes n’a aucun fondement», a déclaré une source influente de la Confédération marocaine des exportateurs, sous couvert d’anonymat, au quotidien. La source a souligné que les voitures marocaines figurent parmi les plus vendues en Europe, notamment en Espagne et en France, où les normes d’importation sont particulièrement strictes. «Il semble que la partie égyptienne veuille tout simplement fermer la porte aux produits marocains, notamment manufacturés, pour empêcher leur accès au Moyen-Orient», a-t-elle ajouté.

En chiffres, l’Égypte reste le principal bénéficiaire de l’accord de libre-échange, tandis que le déficit commercial du Maroc avec ce pays continue de s’aggraver. Les données statistiques montrent un creusement de l’écart: les importations en provenance d’Égypte sont passées de 475 millions de dirhams en 2023 à 804 millions avant la fin de l’année 2024.

En revanche, les exportations du Maroc vers l’Égypte ont connu une baisse notable, passant de 17 millions de dirhams à environ 11 millions de dirhams.

Ce n’est pas la première fois que des tensions commerciales surgissent entre les deux pays. Elles avaient déjà été apaisées après une visite de la ministre égyptienne de l’Industrie et du Commerce, Nevin Gamea, au Maroc, visite au cours de laquelle elle avait rencontré son homologue marocain, Ryad Mezzour. Cette rencontre avait permis de clore le dossier et de mettre en place un conseil d’affaires conjoint pour développer les relations commerciales et industrielles.

Cependant, les tensions ont rapidement refait surface, notamment en raison de la présence massive de certains produits égyptiens sur le marché marocain. En réponse, le Maroc a instauré en 2024 une taxe sur l’importation des tomates transformées en provenance d’Égypte.

De plus, le ministère marocain de l’Industrie et du Commerce a ouvert une enquête pour réévaluer les mesures antidumping appliquées aux importations de tapis et autres revêtements de sol fabriqués mécaniquement en Égypte.

Par Nabil Ouzzane
Le 26/02/2025 à 21h38

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