Afin de pallier la baisse de l’offre nationale en viandes rouges et rétablir par conséquent l’équilibre sur le marché, le Maroc a décidé d’importer des bovins domestiques destinés à l’abattage, dans la limite d’un contingent de 200.000 têtes jusqu’au 31 décembre 2023.
Cette importation sera réalisée en plusieurs tranches et sera soumise à une demande de franchise douanière (DFD). Chaque tranche fera l’objet d’un avis aux importateurs définissant les effectifs à importer, lequel sera publié sur le site du ministère de l’Agriculture.
Selon le cahier des charges élaboré par le ministère de l’Agriculture, fixant les modalités encadrant cette opération, les importateurs de bovins domestiques destinés à l’abattage sont exclusivement ceux exerçant l’activité d’importation des bovins et les abattoirs privés agréés.
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Toutes les races de bovins
Toutes les races bovines domestiques, mâles et femelles, sont concernées par cette opération. Ces bovins doivent être marqués par des boucles portant leur numéro d’identification établi selon le système et le code officiel en vigueur dans le pays d’origine. De plus, chaque numéro d’identification doit figurer sur le document d’accompagnement de l’animal.
Une liste de colisage accompagnant les bovins importés, délivrée par le fournisseur et précisant pour chaque animal le numéro officiel d’identification, la date d’embarquement des bovins, la date de naissance et le sexe, est aussi requise.
Par ailleurs, explique la tutelle, les bovins domestiques importés doivent répondre aux conditions sanitaires définies par l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), conformément au Code de procédure sanitaire pour l’importation des bovins domestiques destinés à l’abattage.
Toujours selon ce même cahier des charges, l’autorisation de débarquement des bovins domestiques aux postes frontières sera accordée par le vétérinaire responsable dudit poste, sur la base d’une attestation d’approbation zootechnique à l’importation, d’une décision d’approbation sanitaire et des documents sanitaires exigés par la réglementation nationale en vigueur.
Quelle procédure suivre?
Pour la première opération d’importation des bovins domestiques, les importateurs doivent déposer auprès de la Direction du développement des filières de production (DDFP) de la tutelle une demande d’approbation zootechnique d’importation. Ce dossier doit parvenir à la DDFP trois jours ouvrables au moins avant la date prévue d’embarquement des animaux.
Après examen du dossier de demande d’approbation zootechnique d’importation, la DDFP délivre à l’importateur l’attestation d’approbation zootechnique des bovins domestiques destinés à l’abattage. Ladite attestation fixera l’effectif total des bovins à importer par l’opérateur autorisé.
Les bovins domestiques importés, précise la tutelle, seront soumis au contrôle de conformité zootechnique au niveau des lazarets sanitaires agréés par l’ONSSA. Et à chaque arrivage de lots de bovins importés, la Commission de contrôle de conformité zootechnique des bovins importés programmera leur passage de réception et de contrôle de conformité, dans un délai maximum de 24 heures après l’arrivée des bovins importés au niveau du lazaret sanitaire.
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Cette commission procédera à la vérification des documents zootechniques accompagnant le bétail et au contrôle de sa conformité aux normes zootechniques. L’importateur est donc tenu de présenter à la Commission de contrôle de conformité zootechnique tous les documents (originaux et une copie) accompagnant les bovins importés, fait-on savoir.
Un contrôle de conformité zootechnique exigé
À l’issue du contrôle de conformité zootechnique, la commission dresse un procès-verbal. Sur la base de ses conclusions, le directeur régional de l’agriculture (DRA) du lieu de déroulement de la vérification de la conformité délivre le Certificat de conformité zootechnique.
Le ministère tient à signaler que la deuxième demande et celles ultérieures ne seront recevables qu’après la justification de l’abattage de la totalité des bovins importés de l’opération antérieure.
En outre, les importateurs doivent disposer d’un registre d’enregistrement des données d’importation (registre et support digitalisé) pour la gestion des opérations d’importation des bovins destinés à l’abattage. Ce registre des mouvements des bovins doit être tenu à jour et peut faire l’objet de contrôle par les services compétents.
À quand l’importation de viande ovine?
À noter que la suspension de la TVA à l’importation des bovins domestiques fait aussi partie des mesures prises par l’Exécutif pour faire face à la hausse des coûts de production de la viande rouge, aux répercussions de la sécheresse et à la flambée du prix des aliments pour bétail.
Contacté par Le360, Abdelali Ramou, président de l’Association nationale des vendeurs de viande rouge au Maroc, explique que ces mesures permettront de stabiliser les prix, notamment à l’approche du ramadan. Une période qui se caractérise par une croissance de la consommation de tous les produits alimentaires, notamment la viande.
Néanmoins, ce professionnel plaide pour que des mesures similaires soient prises pour la viande ovine.