Malgré les différentes réformes menées et les nombreux programmes lancés dans plusieurs domaines, la compétitivité de l’économie marocaine continue d’afficher plusieurs fragilités. Dans une analyse économique publiée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et relayée par le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 27 février, il ressort que le PIB n’a pas connu d’évolutions majeures durant les deux dernières décennies.
Dans le contexte économique actuel où le taux de croissance moyen et réel du PIB est en baisse continue (de 5% durant la période 1999-2008 à 2,8% durant la période 2009-2022), le Maroc reste une économie à revenu intermédiaire de la tranche inférieure selon la classification de la Banque mondiale, avec un niveau de PIB par habitant de 36.274 DH/an.
«La baisse continue de la part de l’agriculture dans le PIB n’a pas profité à l’industrie manufacturière qui a vu son poids dans le PIB régresser depuis les années 80, avant de connaître une certaine stabilisation à partir de 2018», lit-on. En revanche, les services, suivis du BTP, marqués par des activités à faible valeur ajoutée avec des emplois précaires ou informels, ont vu leurs parts respectives dans le PIB et l’emploi augmenter d’une manière tendancielle.
«L’économie marocaine englobe des branches d’activité très modernes qui ont connu un développement soutenu (automobile, aéronautique, industrie chimique, électronique, finances, télécommunication…), mais aussi des secteurs traditionnels à forte intensité de travail peu qualifié et où l’informel règne», affirme la rétrospective économique du CESE.
Quatre signes sont révélateurs d’une croissance modérée, volatile et peu efficiente. «D’une part, il s’agit de la volatilité persistante de la croissance de la valeur ajoutée agricole, malgré les stratégies agricoles successives, qui se répercute sur la volatilité de la croissance de l’ensemble de l’économie, en plus de la faiblesse de l’efficience de l’investissement», lit-on. D’autre part, l’affaiblissement du contenu de la croissance en emploi ne permet pas de profiter de la jeunesse de la population active au moment où la fenêtre démographique risque de se refermer en 2040 ainsi que la faiblesse des dépenses en R&D qui ne dépassent pas 0,75%du PIB.
L’autre fait méritant d’être relevé est le creusement quasi continu du déficit commercial qui pousse, selon le CESE, à questionner la capacité des politiques de préparation et d’accompagnement du tissu économique national à améliorer la compétitivité de ses exportations et sa capacité à tirer profit de cette ouverture.
En outre, même si le nombre des entreprises exportatrices est passé de 5.179 à 7.092 entre 2011 et 2019, leur poids dans le total des entreprises actives ne dépasse pas 2,5%.