«Énormément de choses ont été prévues dans la stratégie Génération green, sauf que là, il y a un frein qui est relatif au climat. Cela a vraiment changé la donne». Ces mots sont du président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), Rachid Benali, cité par le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 23 avril.
Ce constat en dit long sur les débuts extrêmement difficiles de cette nouvelle stratégie agricole qui a pris le relais du Plan Maroc vert depuis février 2020. «Plus de quatre ans après son lancement, Génération green peine à s’imposer. Pire, pour le gouvernement et les professionnels, il s’agit même de sauver ce qui peut encore l’être, des réalisations du Plan Maroc Vert», lit-on.
Lors du SIAM de l’année dernière, le gouvernement a signé de nouveaux contrats-programmes avec 19 filières agricoles, pour un montant de 110 milliards de dirhams sur dix ans. «Si l’exécution de ces contrats-programmes est sur la bonne voie, c’est uniquement dans les rares zones qui ne souffrent pas d’un déficit d’eau considérable», alerte le président de la COMADER
D’ailleurs, lors de la 16e édition du SIAM qui se tient actuellement à Meknès, l’accent sera mis sur les moyens de développer une agriculture résiliente. «Pour le Maroc, c’est un défi de taille à réussir, surtout que même la nappe phréatique commence à être sérieusement éprouvée, si elle ne l’est déjà, dans des régions agricoles comme le Souss-Massa», lit-on. «Des contraintes majeures sont devant nous: la rareté de l’eau, les coupures d’eau dans des bassins de production, etc. Et ce sont des blocages contre lesquels nous ne pouvons rien», estiment certains producteurs agricoles cités par le quotidien.
Nul ne peut s’avancer sur l’ampleur des effets des changements climatiques actuels sur le secteur, mais une chose est sûre: la tendance va s’installer dans la durée. Le Maroc en est déjà à la sixième année de sècheresse, avec des températures extrêmes. Le changement risque d’être aussi radical que durable dans les années à venir. La situation étant prévisible, ne fallait-il pas agir en conséquence, et à temps, pour en juguler les effets?