Avec le Plan Émergence Industrielle (PEI) et le Plan d’Accélération Industrielle (PAI), de nombreuses filières ont connu un développement notable. L’automobile et l’aéronautique sont devenues des fleurons du secteur industriel et constituent une locomotive pour d’autres segments.
Cet essor a permis la création d’écosystèmes intégrés et diversifiés, portés par l’excellence et capables de séduire de nombreux donneurs d’ordre internationaux. La sous-traitance figure parmi les activités qui ont grandement bénéficié de cet élan, indique Finances News Hebdo.
«Toutefois, réalisant plus de 100 milliards de dirhams de chiffre d’affaires par an, la branche regroupe plus de 3.000 entreprises employant plus de 400.000 personnes. La production approvisionne le marché local mais, en grande partie, les marchés étrangers», précise l’hebdomadaire. Le secteur bénéficie de nombreux atouts qui lui permettent d’ambitionner une présence accrue sur le marché international. Parmi ces atouts, figurent la proximité géographique du Royaume, un climat des affaires favorable et en constante amélioration, une main-d’œuvre disponible et compétente à un coût compétitif, ainsi qu’un renforcement des infrastructures de base.
Cependant, le secteur reste exposé à la fluctuation des prix des matières premières et des intrants à l’international. «Le Maroc importe une grande partie de ses besoins de l’étranger, et les chaînes d’approvisionnement ne sont pas stables. La crise ukrainienne a révélé leur vulnérabilité », écrit Finances News Hebdo.
Par ailleurs, le Maroc doit aussi relever le défi de la compétitivité de ses ressources humaines. De nouveaux métiers émergent, tandis que ceux existants évoluent rapidement. «Il est nécessaire de les accompagner par des programmes de formation adaptés», souligne Youssef Idrissi, professeur d’économie industrielle à l’Université Hassan II de Casablanca, cité par le magazine.
Le secteur doit également repenser sa stratégie de développement, encore largement orientée vers le marché européen. À terme, cette dépendance pourrait limiter les marges de croissance. «Il est temps de s’intéresser davantage aux entreprises asiatiques et nord-américaines, qui gagnent rapidement des parts de marché au niveau mondial, notamment dans le segment de la mobilité de nouvelle génération, comme les véhicules électriques ou hybrides», peut-on lire dans l’article.
Selon Youssef Idrissi, les constructeurs européens montrent des signes d’essoufflement et peinent à suivre le rythme de croissance de leurs homologues asiatiques, particulièrement chinois. Explorer de nouveaux marchés hors Europe pourrait ouvrir de nouveaux horizons au Maroc, notamment dans des filières peu développées localement telles que la construction métallique, la chaudronnerie, la fonderie, la transformation des pièces en plastique et composites, le décolletage, le traitement des surfaces, et la finition.
Les différentes incitations mises en place par le gouvernement pour attirer les investisseurs constituent un autre atout majeur. En plus des avantages fiscaux, comme l’exonération de la TVA à l’import et à l’export ou la réduction du taux de l’IS et des taxes locales, l’État a créé des zones franches et des zones industrielles proposant un foncier à des prix compétitifs. Cependant, de nombreux experts estiment que le secteur reste confronté à des obstacles significatifs qui freinent son développement.
«Le Maroc a accompli des avancées majeures dans le développement de son industrie. Les perspectives d’avenir sont prometteuses. Dans le secteur automobile, le potentiel de croissance demeure très important. Il est encore possible d’attirer de nouveaux opérateurs étrangers, en particulier des sous-traitants, pour amorcer un nouveau virage axé sur l’innovation», conclut Finances News Hebdo.