Souveraineté industrielle: Mezzour fait le point sur la Banque de projets

Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce.

Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce. . Khalil Essalak / Le360

Revue de presseLe Maroc renforce sa stratégie de substitution aux importations avec près de 2.000 projets industriels identifiés. Porté par une volonté affirmée de souveraineté industrielle, ce programme, piloté par Ryad Mezzour, entend faire de la production locale un levier de croissance, d’emploi et de compétitivité. Une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 15/04/2025 à 20h04

Lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a été interrogé sur l’état d’avancement du programme de la Banque de projets de substitution aux importations. Ce programme, pilier de la politique industrielle nationale, vise à réduire la dépendance du Maroc vis-à-vis des produits importés en renforçant la production locale, explique L’Economiste dans son édition du mercredi 16 avril.

Le ministre a indiqué que 1.905 projets industriels ont été identifiés à ce jour, dont 493 relèvent du secteur agroalimentaire. Parmi l’ensemble des projets recensés, 1.830 ont été retenus pour une mise en œuvre effective, avec un investissement prévisionnel estimé à 124 milliards de dirhams. Ces projets devraient générer plus de 443.000 emplois, dont environ 177.500 directs. Les exportations attendues dépasseraient 84 milliards de dirhams. Fait notable: 85% des capitaux investis proviennent d’opérateurs marocains, témoignant d’un fort engagement local.

Ce programme s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique du Nouveau Modèle de Développement, qui place la souveraineté industrielle au cœur des priorités nationales. Il repose sur quatre axes fondamentaux: le renforcement de la souveraineté économique, l’amélioration de la compétitivité des produits nationaux, la transformation du Maroc en une base industrielle décarbonée, et la promotion d’une industrialisation équilibrée à l’échelle régionale.

Parallèlement, Ryad Mezzour a rappelé que la nouvelle politique industrielle s’aligne sur les orientations royales formulées lors de la Journée nationale de l’industrie, en mars 2023. Ces orientations visent à consolider les efforts déjà engagés pour stimuler la production locale et atteindre une souveraineté industrielle effective. Plusieurs leviers sont mobilisés à cet effet, notamment l’amélioration de la compétitivité des produits locaux, la réduction de la dépendance extérieure, et la valorisation des secteurs stratégiques.

Le ministre a également souligné l’importance de la création d’emplois durables, notamment pour les jeunes. Cela implique une adaptation du capital humain aux besoins spécifiques des filières industrielles, le développement des compétences en gestion et innovation, ainsi qu’un recours accru aux nouvelles technologies. Le partenariat public-privé est par ailleurs essentiel, tout comme le renforcement des dispositifs de soutien à la recherche et au développement au sein des entreprises.

Dans sa réponse aux députés, Ryad Mezzour a détaillé plusieurs mesures complémentaires visant à renforcer la production nationale. Il a notamment mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure intégration locale, à travers des synergies entre les différents écosystèmes industriels, comme cela a été réalisé dans l’agroalimentaire. Il a aussi évoqué le lancement de formations diversifiées et de qualité, adaptées aux besoins en compétences des projets industriels.

Le ministre a par ailleurs insisté sur l’importance de consolider le réseau des zones industrielles, en soulignant la nécessité d’un soutien financier à leur développement. Il a également proposé d’instaurer le principe de préférence nationale dans les marchés publics, en suggérant une bonification de 15% des offres soumises par les entreprises étrangères. Dans la même logique, il a plaidé pour l’incitation des grandes surfaces à privilégier les produits locaux. Certaines enseignes atteignent déjà un taux d’approvisionnement de 80% en produits marocains.

Pour accompagner les entreprises dans leur expansion à l’international, Ryad Mezzour a évoqué le programme Go-To-Market, conçu pour les aider à diversifier leurs débouchés et à accroître leurs volumes d’exportation. Par ailleurs, la loi de finances a prévu une hausse des droits de douane sur les produits finis non agricoles, passant de 25% à 40%, avant une légère baisse à 30% dans la loi de finances 2024. Malgré cet ajustement, le niveau reste suffisamment élevé pour protéger la production locale et réduire les importations.

Par Lamia Elouali
Le 15/04/2025 à 20h04

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