Le Maroc fait du dessalement une priorité stratégique. Face à une sécheresse récurrente, le pays accélère la construction de plusieurs grandes stations de dessalement le long de ses côtes, avec pour objectif de garantir un approvisionnement en eau durable optimal, non seulement pour la consommation des ménages, mais aussi pour l’agriculture et l’industrie.
Le Royaume entend ainsi produire 718 millions de mètres cubes (m³) d’eau dessalée par an à travers six stations, actuellement en cours de construction ou d’extension. Ces projets, répartis sur diverses régions côtières, répondront aux besoins en eau potable, en irrigation agricole et en usage industriel, avec une répartition bien définie des volumes: 441,3 millions de m³ pour l’eau potable, 150 millions pour l’irrigation et 127 millions pour l’industrie, selon la plateforme Maa Dialna, affiliée au ministère de l’Équipement et de l’eau.
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L’une des premières installations à voir le jour sera la station de dessalement d’Amgriou, qui devrait être achevée d’ici fin 2024. Avec une production annuelle de 200.000 m³, cette station contribuera exclusivement à l’approvisionnement en eau potable de la région. La station de Sidi Ifni, avec une capacité annuelle de 3,2 millions de m³, suivra rapidement. Elle sera également dédiée à l’eau potable et devrait être opérationnelle dans les mois à venir.
En parallèle, la ville de Dakhla bénéficiera d’une station de dessalement d’une capacité de 37 millions de m³ par an. Ici, la priorité sera donnée à l’agriculture, avec 30 millions de m³ réservés à l’irrigation, tandis que 7 millions de m³ serviront à l’approvisionnement en eau potable. Les travaux devraient s’achever en 2025.
Le chantier de la station de dessalement de Dakhla vu du ciel. (S.Bouaamoud/Le360)
Cependant, les plus gros volumes de production viendront des extensions prévues pour les stations de Jorf Lasfar et de Safi. La station de Jorf Lasfar, après son extension prévue pour 2026, atteindra une capacité annuelle de 203 millions de m³, dont 88 millions destinés à l’eau potable, 75 millions pour l’industrie et 40 millions pour l’irrigation.
La station de dessalement d'eau de mer de Jorf Lasfar ne cesse de développer sa production pour répondre aux besoins croissants en eau potable des habitants d'El Jadida et des régions avoisinantes. (MAP)
De même, la station de Safi devrait produire 175 millions de m³ par an d’ici 2026, avec une répartition similaire: 93 millions pour l’eau potable, 52 millions pour l’industrie et 30 millions pour l’agriculture.
Au cœur de la station de dessalement d’eau de mer de Safi. (A. Et-Tahiry / Le360)
La station de Casablanca est, quant à elle, appelée à devenir la plus grande station de dessalement d’Afrique. Avec une capacité finale de 300 millions de m³ par an, elle jouera un rôle central dans la gestion des ressources hydriques du Maroc. La première phase, qui fournira 200 millions de m³ d’ici 2026, sera dédiée principalement à l’eau potable (250 millions au total), tandis que 50 millions de m³ seront réservés à l’irrigation agricole. La pleine capacité sera atteinte en 2028.
Le Maroc, rappelons-le, exploite actuellement 15 stations de dessalement d’eau de mer, avec une capacité de production annuelle de 192 millions de m³. De cette production, 85,2 millions de m³ sont spécifiquement alloués à l’approvisionnement en eau potable pour des villes clés comme Laâyoune, Agadir et Al Hoceïma, contribuant ainsi à la sécurisation des ressources en eau dans ces régions.