Viandes rouges: les bovins importés du Brésil peinent à trouver preneur

أبقار من سلالة "نيلور"

La race Nélore est le fruit d’un croisement réussi entre la vache brahmane (originaire d’Inde) et une race autochtone brésilienne.

Revue de presseImportée du Brésil et censée à la fois garantir plus d’offre de viande et de juguler les prix, la race Nélore de bovins ne fait pas recette et les Marocains s’en détournent. Mais à quel prix? Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 26/04/2023 à 22h16

C’est à croire que plus les autorités multiplient les sorties pour tenter de rassurer les consommateurs sur la qualité du produit, plus la suspicion s’installe. Mais une chose est sûre: la race Nélore de bovins, importée du Brésil, ne passe pas. «Pour certains, habitués à consommer une viande 100% made in Morocco, les bovins importés du Brésil seraient bourrés de pesticides. Pour d’autres, ils ne sont ni réglementés ni contrôlés par les services habilités de l’État au niveau des frontières. Les bœufs de la famille Nélore font l’objet d’autres reproches liés à leur race», résume le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 27 avril.

Pour Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur et spécialiste de la santé animale, la race Nélore est le fruit d’un croisement réussi entre la vache brahmane (originaire d’Inde) et une race autochtone brésilienne. «Ce type de bovins diffère beaucoup des races européennes qui sont sensibles à la chaleur et aux insectes. La Nélore, quant à elle, résiste et s’adapte aux conditions climatiques et, par conséquent, aux régimes alimentaires faibles», explique-t-il.

Assez pour convaincre? Rien n’est moins sûr. Cette race donne une viande moins grasse que les races européennes que le Maroc importe depuis 1972. La polémique autour du goût, qui serait moins prononcé, est créée, selon le spécialiste, par les bouchers eux-mêmes qui préfèrent vendre leurs propres produits engraissés.

Bouazza Kharrati reproche aux importateurs de garder les animaux importés. Ce qui constitue, selon lui, «une atteinte à la politique du gouvernement de subvenir aux besoins des consommateurs en protéines d’origine animale». «Notre fédération appelle le gouvernement à faire payer les taxes et impôts exonérés aux récalcitrants à l’abattage des bovins importés dans une période courte déterminée», recommande-t-il.

Rappelons qu’après avoir procédé à la suppression du poids minimum des bovins domestiques importés et destinés à l’abattage (une mesure entrée en vigueur le 30 janvier 2023), l’Exécutif a suspendu la TVA à l’importation des bovins.

Cette disposition, qui a pris effet le 3 février 2023, couvrira la période allant jusqu’au 31 décembre. «Une mesure qui coûte de l’argent au contribuable alors que les résultats escomptés sont menacés par la non-collaboration de certains professionnels, regrettent les défenseurs des droits des consommateurs», conclut Les Inspirations Eco.

Par Nabil Ouzzane
Le 26/04/2023 à 22h16