Alors que les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie traversent à nouveau des turbulences depuis l’annonce de l’expulsion de douze agents diplomatiques français du sol algérien, William Molinié, rédacteur en chef adjoint de la radio Europe 1 a consacré sa chronique à établir un parallèle entre les rapports franco-algériens particulièrement houleux et l’excellence des relations diplomatiques entre le Maroc et la France.
Dans sa chronique, l’éditorialiste ne tente pas de dresser un tableau idyllique des rapports franco-marocains, car rappelle-il à juste titre, les relations entre Rabat et Paris «ont connu des hauts et des bas ces dernières années». Tandis que les rapports franco-algériens s’enlisent dans une crise alimentée par les caprices, les voltefaces et l’impéritie du régime d’Alger, prompt à rappeler son ambassadeur en France à la moindre contrariété et à souffler sur les braises de la haine anti-française au sein de sa communauté vivant dans l’Hexagone, William Molinié constate qu’a contrario, «dans la tempête, même quand les relations entre la France et le Maroc étaient détériorées», la coopération policière, elle, «a toujours tenu le coup». Et de saluer le rôle joué par le directeur général du pôle DGSN/DGST, Abdellatif Hammouchi, décrit comme étant «très proche du roi Mohammed VI», qui «a toujours partagé ses informations avec Paris sur le terrorisme».
Comme le rappelle William Molinié, cette coopération policière du Maroc s’est notamment illustrée lors des attentats dits du Bataclan, le 13 novembre 2015 à Paris, qui ont fait 132 morts et 400 blessés lors d’attaques survenues aux abords du stade de France, en terrasses de bars et restaurants parisiens et dans la salle de concert du Bataclan. «Ce sont les services marocains (qui) ont transmis des renseignements déterminants pour localiser Abaaoud, le terroriste à la tête du commando», rappelle William Molinié.
Ces «échanges entre policiers marocains et français n’ont jamais cessé», poursuit-il, et ce, «même en plein scandale du logiciel-espion Pégasus», dans le cadre duquel convient-il de rappeler, le Maroc a injustement été accusé d’espionnage téléphonique de responsables européens avant d’être blanchi par le rapport final de la commission d’enquête du Parlement européen qui a conclu qu’il n’existait «aucune preuve» contre le Maroc.
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Parmi les nombreux exemples de cette collaboration quotidienne entre les deux pays, William Molinié cite les places «spécifiquement réservées à des candidats marocains» au sein du cursus de formation des commissaires de police en France. La semaine dernière, illustre-t-il ainsi, ce sont douze agents de la protection civile marocaine qui ont été formés par des experts français à la recherche de personnes ensevelies.
Dernier épisode en date de cette bonne entente, la visite, dimanche à Rabat, de Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, afin d’échanger avec son homologue marocain Abdelaouafi Laftit sur les laissez-passer consulaires, la politique de visas, mais aussi la criminalité organisée et les trafics de stupéfiants, avec pour premier projet annoncé, la création d’un groupe de travail franco-marocain chargé d’aider à identifier la nationalité des migrants en situation irrégulière en France, en vue de faciliter leur réadmission dans leur pays d’origine. Un échange constructif qui contraste avec l’amorce d’une nouvelle crise franco-algérienne, sept jours seulement après la visite d’«apaisement» de Jean-Noël Barrot, le ministre des affaires étrangères français, à Alger.
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