Dans les poursuites lancées contre Donald Trump le mois dernier, sous les chefs d’accusation de «rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale», d’«entrave à la justice» et de «faux témoignage», l’ex-président américain avait plaidé non coupable.
Mais la justice vient de déclencher de nouvelles poursuites contre le candidat favori des républicains pour la présidentielle de 2024. Voici un résumé de ces nouvelles mises en causes.
Images de vidéosurveillance
Les nouvelles accusations sont en lien avec des efforts présumés de M. Trump en vue d’entraver l’enquête du FBI et les démarches de la police fédérale pour récupérer les documents manquants.
Le milliardaire est inculpé pour avoir, selon les procureurs, tenté de «supprimer des images de vidéosurveillance» dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride dans le but d’éviter que ces images ne soient remises au FBI et à un grand jury fédéral.
Est également poursuivi son assistant Waltine «Walt» Nauta, déjà mis en cause par le passé aux côtés de l’ex-président dans la même affaire. Un nouvel accusé, Carlos De Oliveira, le gérant de Mar-A-Lago, est visé. Les trois hommes auraient cherché, selon la justice, à faire en sorte qu’un autre employé, non identifié, efface les images de vidéosurveillance.
Selon l’acte d’inculpation, Carlos De Oliveira a dit à cet employé que «le patron» voulait que le serveur contenant les images d’une pièce utilisée pour divers rangements soit effacé.
Selon Carl Tobias, professeur de droit à l’université de Richmond, ces nouveaux éléments « renforcent » l’accusation d’entrave et de faux témoignage. «Les nouvelles accusations fonctionnent simultanément comme un rappel précieux que l’enquête sur les documents se poursuit et peut produire de nouvelles preuves, des accusations supplémentaires et davantage d’accusés», a ajouté M. Tobias.
Carlos De Oliveira est également accusé d’avoir fait de fausses déclarations au FBI. Interrogé pour savoir s’il avait aidé à transporter ou vider des boîtes de documents à Mar-A-Lago, M. De Oliveira avait dit non. «Jamais rien vu», avait-il dit.
Plan d’attaque contre le «Pays A»
Dans l’acte d’inculpation originel, M. Trump avait été visé pour 31 chefs d’accusation en lien avec la «rétention d’information relevant de la défense nationale». Il lui était reproché d’avoir stocké des documents classifiés à Mar-A-Lago et d’avoir refusé de les remettre aux Archives nationales.
Le procureur spécial Jack Smith en a ajouté un 32e : une «présentation» faite par M. Trump à des personnes ne disposant pas d’accréditations secret-défense «sur des activités militaires dans un pays étranger». Ce pays n’est pas identifié -il est simplement baptisé «Pays A»- mais il s’agirait de l’Iran selon plusieurs médias.
M. Trump est accusé d’avoir partagé un plan d’attaque secret du Pentagone contre le Pays A avec un auteur et un éditeur travaillant sur un livre. Deux membres de l’équipe de M. Trump étaient également présents lors de la rencontre, qui s’est tenue le 21 juillet 2021 à son club de Bedminster dans le New Jersey et a été enregistrée.
Le magnat aurait dit à ses invités qu’il était en possession d’«informations secrètes» qu’il pourrait avoir déclassifiées lorsqu’il était président, ce qu’il ne peut plus faire aujourd’hui. «Maintenant nous avons un problème», a réagi l’un des employés de M. Trump pendant la rencontre.
Le procès de l’ex-président dans l’affaire des documents est prévu pour commencer le 20 mai 2024, en plein dans la campagne pour la présidentielle.