Mais qu’attend Farid Zineddine Bencheikh, le patron de la police algérienne, pour être limogé ou présenter de lui-même sa démission suite à la série de graves révélations qui mettent à nu les scandales à répétition dans lesquels il est non seulement englué jusqu’au cou, mais qui sont tout simplement indignes d’un haut responsable occupant un poste stratégique et sensible au sein des rouages de l’Etat?
Mais puisque cet Etat n’est autre que l’Algérie, il n’y a là rien de surprenant de voir ce ripou, installé à la tête de la police algérienne depuis la mi-mars 2021, maintenu dans ses fonctions malgré sa délinquance prouvée par des documents authentiques.
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Sans papiers
La dernière révélation faite par le site Algériepart concernant l’actuel patron de la police algérienne nous présente celui-ci comme un délinquant, qui se comporte à l’image d’un immigré clandestin rasant les murs en France, tout en étant prêt à toutes les compromissions pour quitter ses haillons de «sans papiers». Farid Zineddine Bencheikh a ainsi contracté un mariage blanc, en 2015, avec une ressortissante néerlandaise en vue d’obtenir une carte de séjour de 10 ans en France. A cette époque, il ne résidait pas en France, mais occupait déjà le poste d’inspecteur général de la police algérienne à Ouargla. Mais ce titre de séjour lui a servi à acquérir, dans le 2e et chic arrondissement de Paris, un hôtel-bar-restaurant dénommé «L’Etoile» et dont la gestion a d’abord été confiée à son frère, non résident mais titulaire d’un visa Schengen.
Cependant, ce sésame illégalement acquis par le haut gradé de la police algérienne a été annulé en 2019 car, écrit le site Algériepart, «le titre de séjour, une carte de résidence française d’une durée de 10 ans, délivré par la Préfecture de Paris située au 36, rue des Morillons au profit de Farid Zineddine Bencheikh le 2 mai 2015 alors que ce dernier était un haut responsable de la police algérienne en charge de l’inspection régionale de la DGSN à Ouargla dans le sud-est du pays, a été suspendu par les autorités françaises en août 2019».
Ainsi, «Farid Zineddine Bencheikh… a été officiellement, et honteusement, sanctionné par les autorités françaises en 2019 en raison d’une fraude relative à son mariage contracté en 2015 en France avec une ressortissante néerlandaise», explique le site dirigé par le journaliste d’investigation Abdou Semmar.
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Il précise même que «c’est le Consulat général de France à Alger, relevant de l’ambassade de France en Algérie, qui avait instruit la Préfecture de Paris et ses services de police de procéder au retrait du titre de séjour de Farid Zineddine Bencheikh le 7 août 2019. Depuis cette date, il n’est plus le bienvenu en France et sa présence sur le territoire français est interdite en tant que simple visiteur ou touriste algérien».
«Intellectuel» ripou
Qualifié parfois d’intellectuel et d’homme de lettres à cause d’un roman-fiction –La repentance– dont la trame tente vainement de blanchir l’armée algérienne des massacres commis durant la décennie noire des années 90, ce diplômé en criminologie et en psychanalyse, engagé par l’armée avant d’être reversé dans le corps de la police, s’est finalement révélé être un véritable ripou. Comme d’ailleurs ses prédécesseurs à la tête de la DGSN.
En effet, rien qu’après le limogeage puis la condamnation à 15 ans de prison du général Abdelghani Hamel, impliqué dans l’affaire des 701 kg de cocaïne, quatre DGSN se sont succédé à la tête de la police algérienne entre 2019 et 2021: Abdelkader Kara Bouhadba, Mustapha Lahbiri, Khalifa Ounissi et Farid Zineddine Bencheikh. Au suivant, pourra-t-on dire aujourd’hui, car le régime algérien actuel, le plus faible qu’ait connu l’Algérie durant ses quelque 60 années d’existence, n’est pas en mesure de résister à ces nouvelles casseroles qui tintent au sein de sa chapelle sécuritaire, surtout que Bencheikh est membre du Haut conseil national de sécurité qui dirige l’Algérie d’une main de fer.