Appui de Washington à la souveraineté du Maroc sur le Sahara: la réaction pusillanime de l’Algérie

Le président américain Donald Trump et l'Algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le président américain Donald Trump et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

À rebours des tempêtes soulevées après l’appui de l’Espagne au plan d’autonomie et le soutien français à la marocanité du Sahara, la réaction algérienne à la confirmation par Washington de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud a été pour le moins très timide. Fini les condamnations, les dénonciations, les bravades et autres menaces de représailles avec un effet pschitt garanti. Face à l’administration Trump, le régime d’Alger se couche. Et d’une bien pathétique manière.

Le 09/04/2025 à 13h49

À lui seul, le communiqué-réaction suffit à dire toute l’inconsistance et l’incohérence du régime d’Alger dans sa gestion du dossier du Sahara. Alors que le voisin nous avait habitués à de véritables manifestes trotskistes contre toutes les grandes puissances ayant fait avancer leur position en faveur du Maroc dans ce conflit, il n’a cette fois-ci pu qu’accuser réception et timidement «regretter». C’est que ce vis-à-vis là n’est pas «challengeable»: les États-Unis d’Amérique.

Ainsi donc, Alger a fini par commenter la confirmation par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, exprimée par le secrétaire d’État Marco Rubio lors de sa rencontre hier mardi à Washington avec son homologue Nasser Bourita.

Dans un communiqué plutôt laconique, où chaque mot est minutieusement pesé, la diplomatie du régime militaro-policier dit ce mercredi «regretter» cet appui renouvelé. Le voisin n’a pu s’empêcher de réduire l’acuité de sa douleur, en limitant la position américaine à un soutien au plan d’autonomie comme «la seule solution au conflit du Sahara occidental», occultant le fait que Washington reconnaît avant tout, et de la manière la plus explicite, la souveraineté pleine et entière du Royaume Maroc sur le Sahara occidental.

Hormis ce «détail», la réaction est sans commune mesure avec les coups de sang habituels en pareilles circonstances. Le ton est mesuré, circonspect. L’Algérie «a pris connaissance» et «regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de sécurité de manière particulière».

Affichant un langage qui se veut sélectivement onusien, elle «précise» que «le Sahara occidental demeure un territoire non autonome». «S’inscrire en dehors de ce cadre ne sert pas la cause du règlement de ce conflit, tout comme il n’altère en rien ses données fondamentales telles que reconnues par l’Organisation des Nations unies et ses principaux organes, dont l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice», conclut la soudain très gentille Algérie. Ce sera tout, merci.

Où sont passées les menaces?

Mais alors, où sont passées les menaces de couper les vivres et autres ressources fossiles? Quid du rappel d’ambassadeur? De la rupture des relations commerciales et autre coopération sécuritaire? Où est le motif de la crise la plus grave entre la France et l’Algérie depuis l’indépendance de ce pays? Face aux États-Unis, l’Algérie regrette, mais ne peut ne serait-ce que moufter.

Cette fois, le régime d’Alger fait court et n’engage en rien son avenir. Loin, très loin des 19 mois de rupture totale et tonitruante décidée par la junte en réaction au soutien de l’Espagne à la marocanité du Sahara. Le 19 mars 2022, Alger avait rappelé son ambassadeur Saïd Moussi, curieusement celui-là même qui sera «retiré» de Paris quelques mois plus tard.

S’indigner, mais en marmonnant tout bas

Nous sommes encore plus loin du communiqué au ton martial de la diplomatie algérienne annonçant -vous avez bien lu-, le jeudi 25 juillet 2024, que la France a officiellement changé de position à l’égard du dossier du Sahara et qu’elle apporte un soutien désormais «sans équivoque et sans nuance au plan d’autonomie sur le Sahara occidental dans le cadre de la souveraineté marocaine». Avec les conséquences que l’on sait: retrait d’ambassadeur, mobilisation de la diaspora contre la France, arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, chantage sur les OQTF, suspension de la coopération sécuritaire et restrictions en tous genres contre les opérateurs économiques français.

Là, l’Algérie ne fait que s’indigner en marmonnant tout bas. Certainement en connaissance de cause: l’administration Trump n’est pas du genre à faire dans la dentelle, et encore moins dans la gradation dans ses réactions. Le minimum syndical aurait été de rappeler pour consultations Sabri Boukadoum, son ambassadeur à Washington. Mais même cela, le régime d’Alger en sera sans doute incapable. De quoi donner des munitions à Madrid et à Paris, qui constatent bien que le «nif» algérien pointe lâchement vers le bas lorsqu’il appréhende une claque. Ce qui ne manquera pas d’encourager les pays qui hésitaient encore à franchir le pas de la reconnaissance pleine de la marocanité du Sahara, de peur de courroucer le désormais défroqué régime algérien.

Par Tarik Qattab
Le 09/04/2025 à 13h49

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