Dans sa lettre co-signée par son homologue de la Chambre des conseillers Enaam Miyara, et dont Le360 a obtenu une copie, le président de la Chambre des représentants, a déploré la résolution du Parlement européen datant de janvier dernier contre le Maroc, et a demandé à Roberto Metsola de veiller, à travers le dialogue, à ce que de tels incidents ne puissent plus se reproduire.
Dans son courrier, Rachid Talbi Alami affirme avoir pris connaissance, avec stupeur, «des prises de position injustes contenues dans le projet de rapport sur l’ingérence étrangère dans tous les processus démocratiques de l’Union européenne, y compris la désinformation», établi le 15 mai 2023 par la Commission spéciale sur «l’ingérence et la désinformation et sur le renforcement de l’intégrité» (ING2) au Parlement européen. Ce même texte sera soumis au vote lors de la prochaine plénière du Parlement européen. «À en juger par son contenu inquisitoire et ses recommandations hostiles, ce projet, s’il est adopté, handicapera toute perspective positive entre nos deux institutions», a poursuivi le président de la Chambre des représentants.
Et de poursuivre, s’adressant à la présidente du Parlement européen: «Devant ce constat, nous en appelons au sens de la responsabilité qui ressort de votre lettre (récemment envoyée à Rachid Talbi Alami, NDLR), et vous invitons à donner effet à votre décision de désigner la composante européenne de la Commission Parlementaire Mixte, afin que cette commission -à travers ses co-présidents marocain et européen- puisse se réunir immédiatement et s’entendre rapidement sur une issue favorable».
Interpellant Roberto Metsola sur l’hostilité affirmée de certains groupes au sein du parlement européen, le président de la Chambre des représentants déplore, dans sa longue missive, le caractère aussi infondé qu’immérité des critiques contre le Royaume. «Si notre Partenariat a pour vocation de surmonter des questions difficiles, force est de constater que ce que nous relevons trop souvent dans les propos et les documents issus du Parlement européen à l’endroit du Maroc se situe au-delà du cadre de la critique constructive et s’inscrit ouvertement dans l’offensive injuste et infondée», écrit-il en guise de conclusion.