La décision de la junte militaire algérienne d’ouvrir un bureau de représentation de la «République du Rif» a eu un effet boomerang, puisque le Haut conseil de la sécurité de la Kabylie ( HCSK) a indiqué que la proclamation de la renaissance de l’État Kabyle serait effective le 20 avril 2024. Le HCSK a même menacé de proclamer unilatéralement l’indépendance de la Kabylie le jour de la célébration de la fête de la Kabylie en Algérie, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 13 mars. Dans un communiqué, le HCSK souligne que, «après avoir analysé la situation géostratégique régionale et les graves conséquences prévisibles de l’ouverture par le régime militaire algérien d’une représentation de la «république du Rif» sur l’environnement international, le Haut conseil est convaincu que l’Algérie, qui se fait passer pour le chantre du droit des peuples du monde entier à l’autodétermination, n’hésite pas à réprimer de manière inhumaine la population kabyle».
Le communiqué souligne que les déclarations désespérées et irresponsables des militaires au pouvoir en Algérie visent à déclencher une guerre contre le voisin marocain. L’objectif, poursuit le HCSK, étant de maintenir Tebboune au pouvoir et d’éviter une nouvelle confrontation avec les Kabyles à travers le boycott des élections présidentielles prévues pour décembre 2024. Des observateurs avisés avaient prédit que cette décision stupide de la junte militaire allait jeter de l’huile sur le feu en ce qui concerne les problèmes des minorités qui couvent en Algérie, faisant allusion au dossier de la Kabylie à l’ouest et celui de l’Azaouad au sud.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que ces deux dossiers seront encore plus chauds, au vu de la tension politique que vit l’Algérie depuis un certain temps et l’incapacité des généraux à organiser des élections présidentielles sans effusion de sang. C’est ce qu’a laissé entendre le communiqué du Haut conseil de la Kabylie, indiquant que «l’initiative du régime militaire de parrainer la présumée république du Rif est une tentative de contourner la situation tendue à l’approche des élections présidentielles prévues pour la fin de l’année et qui semblent aller vers un report». Les observateurs n’excluent pas que la visite du président algérien en France, qui a été à nouveau fixée en octobre prochain après un entretien téléphonique avec Macron, ne soit une tentative du régime militaire de trouver un soutien de Paris pour que Tebboune rempile pour un second mandat.