Le régime politico-militaire algérien, complexé par l’absence de substrat historique sur lequel il pourrait baser une prétendue puissance, croit que la vaste étendue géographique de son vays peut lui suffire pour imposer son hégémonie sur l’échiquier régional, historiquement et culturellement dominé par le Maroc.
C’est dans ce sens que le président algérien vient d’initier la création d’un nouveau groupement maghrébin, mais sans vraiment divulguer ses intentions séditieuses à ses partenaires, surtout la Lybie qui tient fortement à l’Union du Maghreb arabe (UMA).
Dans une tribune publiée dans les colonnes du quotidien arabophone Al Akhbar, dans son édition du vendredi 3 mai, l’ancien ambassadeur marocain à Alger, Hassan Abdelkhalek, écrit que c’est parce qu’elle est un pays géographiquement central au Maghreb que l’Algérie s’est donné le droit de décider du sort de l’UMA à la place de tous les autres pays membres, et de déclarer unilatéralement que ce groupement est mort et n’existe plus dans la réalité. A titre de justifications, le régime algérien a colporté des mensonges en accusant le Maroc d’être le premier responsable de la léthargie de l’UMA.
Or la succession des évènements depuis la création de l’UMA à Marrakech, le 17 févier 1989, prouve que c’est le régime algérien qui endosse l’entière responsabilité du gel des activités à travers des manœuvres portant atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc, en violation flagrante du traité fondateur de l’UMA.
D’ailleurs, ajoute l’ambassadeur Hassan Abdelkhalek, le régime algérien se contredit lui-même quand il affirme que l’UMA a rendu l’âme en 1995, alors qu’il a continué à verser ses contributions jusqu’en 2016, sans parler de la réaction algérienne du 16 avril 2023 contre la nomination par le secrétariat général de l’UMA de la Marocaine Amina Salman en tant que représentante permanente de groupement maghrébin auprès de l’Union africaine.
Le comble c’est qu’aujourd’hui, l’Algérie parle au nom du président tunisien et du président du Conseil présidentiel libyen pour leur faire dire qu’ils rejettent la situation de blocage de l’UMA et ont décidé, par conséquent, de créer le «G3», en tant qu’union stratégique, visant à s’adapter aux changements sur les plans régional et international.
Mais les désaccords sur le nouveau-né algérien sont rapidement apparus quand le président du Conseil présidentiel libyen a remarqué les manigances du régime algérien. Immédiatement après la rencontre de Carthage du 22 avril dernier, Mohamed Younès el-Menfi a dépêche deux envoyés spéciaux à Rabat et Nouakchott pour remettre des messages écrits au roi Mohammed VI et au président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, deux pays maghrébins écartés ou ayant refusé de participer au sommet de Carthage. La Libye a exprimé de la sorte son refus de voir le G3 supplanter l’UMA.
Pour sa part, et bien qu’invité par l’Algérie et la Tunisie, la Mauritanie a catégoriquement refusé, à deux reprises, d’embarquer dans un train dont les rails manquent de parallélisme. Pour Nouakchott, il ne peut y avoir d’autre groupement au Maghreb que celui de l’UMA, et avec ses cinq membres, dont le Maroc en premier.
Le régime algérien a également tenté par tous les moyens d’isoler le Maroc du nouveau groupement maghrébin en arguant que c’est le seul pays de la région qui a normalisé ses relations avec l’Etat d’Israël, sachant que la Mauritanie et la Tunisie ont noué, juste après la signature du traité de Marrakech, des relations diplomatiques avec Tel-Aviv en droite ligne des accords d’Oslo.
Le projet maghrébin à trois, porté par l’Algérie, est donc voué à l’échec, conclut Hassan Abdelkhalek, car il est contre-nature et, au cas où il se matérialiserait, n’aurait aucun poids, ni régional, ni international.