Un temps perturbées, les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Irak s’apprêtent à reprendre leur cours normal. En déplacement à Bagdad, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a eu des entretiens avec le Premier ministre irakien, Mohammed Shia Al-Sudani, en poste depuis le 27 octobre 2022.
Le responsable marocain a également rencontré son homologue irakien, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères Fouad Hussein. Les deux chefs de diplomatie ont, à cette occasion, procédé à l’inauguration de l’ambassade du Royaume à Bagdad.
A l’issue de leurs entretiens, Bourita et Hussein ont signé un mémorandum d’entente relatif à la mise en place d’un mécanisme de consultations politiques et un mémorandum d’entente dans le domaine de la formation diplomatique.
Le chef de la diplomatie marocaine a également rencontré le président du Conseil suprême de la magistrature en Irak, Faiq Zaidan.
Synonyme d’une nouvelle étape dans les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Irak, la visite de Bourita à Bagdad vient en réponse à pas moins de six invitations adressées par son homologue irakien. L’Irak a également, à de nombreuses reprises, appelé au retour de l’ambassade du Royaume à Badgad après son transfert à Oman, en Jordanie, en 2005.
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Pour Bagdad, cette présence diplomatique constitue un appui au nouvel exécutif irakien, notamment après le rétablissement de l’ensembles des représentations diplomatiques des pays arabes dans ce pays.
Pour le Maroc, il s’agit d’un retour à la normale avec, en vue, la nomination d’un nouvel ambassadeur. Pour l’heure, le Royaume dispose d’un chargé d’affaires suite à un précédent rappel d’ambassadeur. «L’Irak connaît actuellement l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants politiques qui ne partagent pas forcément les points de vue (pro-Iran, NDLR) de leurs prédécesseurs. Et il est plus que judicieux d’entreprendre désormais un partenariat solide avec un pays frère à travers une présence permanente et dans tous les domaines: politique, économique, commercial et en matière d’investissements», analyse une source informée pour Le360.
Avec les autres puissance arabes, comme l’Arabie saoudite, la Jordanie et l’Egypte, l’objectif sera également de prêter main forte au nouvel exécutif irakien afin d’éviter qu’il ne retombe dans la sphère d’influence iranienne.